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  RAMUZ
QUATRE NOUVELLES
ILLUSTRÉES PAR MARTINA


RAMUZ
(1878-1947)

DANS LE TERROIR SONT LES
RACINES AUTHENTIQUES DE
L'HUMAIN ET DE L'UNIVERSEL

Claude Depoisier (in « Radio-TV je vois tout », 1978)
Jean-Pierre Monnier (in « Alliance culturelle romande », 1978)
Paul Vernois (in Dictionnaire des littératures - Paris, Bordas, 1994)





Charles Ferdinand Ramuz par D. R.
(in « L'Hebdo », 20 janvier 2005)


Né et mort à Lausanne (Vaud, Suisse), Charles Ferdinand Ramuz fait l'expérience de l'enseignement à Aubonne (Vaud, Suisse) et à Weimar (République démocratique allemande). Cependant, il veut devenir écrivain et, comme sa mère l'encourage, il se rend à Paris où il s'installe de 1903 à 1914.

« C'est Paris lui-même qui m'a libéré de Paris. Il m'a appris dans sa propre langue à me servir (à essayer du moins de me servir) de ma propre langue. » Ramuz sent intensément le besoin de communiquer avec les hommes de son pays, même s'il cherche à dépasser le cadre de la montagne et du lac, qui l'obsèdent, pour devenir « un vrai mystique du cosmos » selon l'expression de son ami Cingria.

Il exprime sa volonté de ressemblance à une nature, un sol, un accent et une langue. Dès lors, Ramuz s'attache à une expression de plus en plus personnelle, une langue de geste qui sache exprimer dans sa nudité le drame de collectivités villageoises à combattre les forces du mal. Il tendra ensuite à une plus grande stylisation de la matière et de l'expression.


 
« Je suis né en 1878, mais ne le dites pas. Je suis né en Suisse, mais ne le dites pas. Dites que je suis né dans le Pays de Vaud, qui est un vieux pays savoyard, c'est-à-dire de langue d'oc, c'est-à-dire français et des bords du Rhône, non loin de sa source. »

  Ramuz
A Henri Poulaille, qui vient de le faire entrer chez l'éditeur Grasset, en mai 1924


 
« L'art vit non de pensée mais de sensualité »

Faut-il voir dans l'œuvre de Ramuz une salutation régionaliste à la Giono ? Une réflexion prenant appui sur un microcosme (le précité vieux pays savoyard) comme sut le faire Faulkner avec son imaginaire comté du Yorknapatawpha ? Non, Ramuz n'a pas seulement voulu exprimer et agrandir. Ce serait oublier la profonde métamorphose que l'écrivain vaudois a imposée au roman rustique au double point de vue de sa structure et de son écriture.

Créateur du récit de la montagne, Ramuz n'a cessé de conférer à ses textes un souffle qui, passant du pathétique au tragique et à l'épique, a gagné en puissance et en expressivité symbolique. Il s'est assuré une audience plus internationale que les régionalistes français par un sens du tragique quotidien et des menaces apocalyptiques qui confère à ses récits leur profonde originalité. Celle-ci procède aussi des audaces d'un style qui violente la syntaxe.

Le ton, le rythme, les images agressent et bouleversent le lecteur en lui communiquant, selon le vœu de l'auteur, une foi en l'homme et un besoin de dépassement. C'est assez pour faire de Ramuz un auteur de premier plan en même temps que l'orgueil justifié des lettres suisses romandes.


ŒUVRES
MARQUANTES
Aline (1905), Jean-Luc Persécuté (1909), Vie de Samuel Belet (1913), Le règne de l'esprit malin (1917), Histoire du soldat (1918), La séparation des races (1922), Présence de la mort (1922), La grande peur dans la montagne (1926), Adam et Eve (1932), Derborence (1934), Si le soleil ne revenait pas (1937)