Le baron de l'écluse
ou La croisière du Potam

Nouvelle

  • Rédaction
    Nieul-sur-Mer (Charente-Maritime, France), en 1939 [ ? ].


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Dans l'hebdomadaire « Gringoire », n° 627 du 12 décembre 1940 ; p. 5 sous le titre Le baron de l'écluse. Le complément au titre ou la croisière du Potam ne figure en effet pas dans le titre de la publication en préoriginale.







    Le baron de l'écluse, 1940.
    Publication en préoriginale.



  • Edition originale
    In Le bateau d'Emile (Paris, Gallimard, N.R.F., 1954).


  • Réédition(s) en français

    [En préparation].


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome 26.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 25.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 25.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Adaptation(s) cinématographique(s)
    Liste non exhaustive

    Le baron de l'écluse, film français de Jean Delannoy.
    Adaptation : Maurice Druon et Jean Delannoy.
    Dialogues : Michel Audiard.
    Avec : Jean Gabin, Micheline Presle, Blanchette Brunoy, Jean Desailly, Jacques Castelot, Jean Constantin, Aimée Mortimer, Louis Seigner, Robert Dalban…
    Sortie le 13 avril 1960.


      Le baron de l'écluse, 1960.
    Affiche française (Ferracci) ;
    60 x 80 cm et 114 x 152 cm..


      Le baron de l'écluse, 1960.
    Affiche française (Ferracci) ;
    60 x 80 cm et 112 x 154 cm


      Le baron de l'écluse, 1960.
    Affiche belge (Panneels) ; 37 x 50 cm.


      Le baron de l'écluse, 1960.
    Film raconté en images.
    In « Mon Film », n° 680 de septembre 1960.



    Le baron de l'écluse, 1960.
    Micheline Presle et Jean Gabin, photo 24 x 30 cm.



     

    Le baron de l'écluse, [ ? ] ; 35 x 23 cm. ; affichette de la version sous titrée en anglais du film de Jean Delannoy.


    Sous le titre Il barone, version italienne du film de Jean Delannoy.
    Sortie : [ ? ].




    Sous le titre El baron, version espagnole (Argentine) du film de Jean Delannoy.


      El Baron, 1960.
    Affiche argentine ; 74 x 108,5 cm.


  • Remarque(s)
    Le titre de la nouvelle a été complété lors de sa publication en volume (Le bateau d'Emile, 1954) : Le baron de l'écluse ou la croisière du Potam.


  • Intrigue
    A l'écluse n° 68, de Bissancourt, sur le canal de la Marne à la Seine, s'arrête un yacht, un blanc, le Potam. Il appartient à la catégorie de ces bateaux qui font un bruit énervant d'insecte et dont le propriétaire navigue pour le plaisir de Paris à la Méditerranée sans se douter qu'il dérange plus de mille éclusiers.

    En ce moment, Paul — l'éclusier — a mieux à faire que d'aider l'homme qui, en ciré noir sur le pont de son yacht, cherche visiblement une amarre après quelques manœuvres maladroites. Il boit une goutte chez Maria — la quarantaine, toujours calme, toujours raide, toujours aussi nette qu'au sortir de sa toilette — en se disant que c'est elle qu'il aurait dû épouser. Il n'aurait sans doute pas cinq mioches, sans compter celui qui est en route.

    — A ta santé, Maria…
    — A la tienne, Paul…

    L'homme en ciré noir finit par sauter sur la berge où il s'étale dans l'herbe mouillée et glissante. Il amarre son yacht et installe une étroite passerelle. Il disparaît ensuite dans la cabine et en ressort quelques minutes plus tard, monocle à l'œil et coiffé d'une belle casquette à écusson.

    A la poste du village, il s'enquiert de l'arrivée d'un courrier pour lui… Au nom de Dossin, avec deux s, dit le Baron… Mais la receveuse n'a pas vu de mandat télégraphique depuis plus de trois mois. Ce qui est fort ennuyeux : il n'a plus que six francs en poche. Autrement dit, juste de quoi envoyer un télégramme et sommer M. John de lui faire parvenir au plus vite les 200'000 francs qu'il doit lui verser. Cette somme est une commission de 10 % sur la vente d'un immeuble. En guise d'acompte, M. John lui a prêté le Potam.

    De retour sur le yacht, le Baron retrouve Lola, sa maîtresse d'occasion, qu'il emmène sur la Côte. Comme ils ne peuvent pas se payer à manger, ils restent sur le bateau et passent la soirée à boire une bouteille de whisky, à se disputer et à échanger des grossièretés.

    Le lendemain, toujours pas de mandat. Alors le Baron se risque chez Maria. Il fait une belotte avec quelques mariniers et mange six tranches de saucisson à l'ail et s'excuse de ne pas avoir son portefeuille sur lui… Quant à Lola, elle est allée au village où elle s'est fait servir un dîner complet à l'Hôtel du Lion d'Or, en disant que le Baron viendrait payer demain matin.

    Le surlendemain, pas de mandat, mais un télégramme de John, qui demande quelques jours de délais à la suite de difficultés imprévues. A son retour de la poste, le Baron trouve Lola en train de boucler sa valise. Sur le chemin de halage, un homme l'attend au volant de sa voiture : il était la veille au Lion d'Or et rentre à Paris… A Maria, le Baron prétexte que son matelot est en congé et que sa cousine a dû se rendre d'urgence dans la capitale. Alors, cela l'arrangerait qu'elle accepte de lui faire pension.

    Troisième jour, pas de mandat. Le Baron se plaît chez Maria, qui cuisine royalement. Il prend l'apéritif, fume des Gauloises et joue aux cartes.

    Quatrième jour, pas de mandat. La postière — elle a fini par le prendre en affection, ou en pitié — est néanmoins tout heureuse de lui annoncer qu'il a reçu une lettre. Elle est de Lola. Celle-ci l'informe que John a filé sans laissé d'adresse et que le bonhomme qui la reconduite à Paris viendra désormais la trouver une fois par semaine, quand il aura affaire à la Villette… Elle joint à son mot cent francs pour l'aider à se sustenter.

    Chez Maria, le Baron a retrouvé le goût de la vie simple et régulière. Il resterait bien, et Maria n'en serait pas fâchée. Mais au moment où il s'apprête à le lui demander, voilà qu'un gamin fait irruption dans le bistrot pour l'avertir qu'il est attendu à la poste.

    — Votre mandat…

    John lui a envoyé un acompte de vingt mille francs et versé le solde sur son compte, à la banque. Le soir, le Baron mange au Lion d'Or et règle la note laissée par Lola. Demain, il descendra jusqu'à Marseille.

    Avant de partir, chez Maria, il questionne assez froidement :

    — Je vous dois ?

    Une fois à la barre du yacht, tandis qu'on ouvre les portes du sas, le Baron jette un coup d'œil au bistrot de l'écluse. Derrière les vitres, un visage s'efface… Trois repas par jour, la belote, d'honnêtes petits soucis et cette brave Maria qui… Il aurait pu…

    Tant pis ! C'est comme ça ! Si cet idiot de John n'avait pas eu l'idée d'envoyer les vingt mille francs…




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