Pierre Benoit
Quelques repères biographiques



[Portrait : Académie française.]

  • Pierre Benoit
    [Sources : Académie française.]

    Pierre Benoit nait à Albi (Tarn, France), le 16 juillet 1886. Fils d'un colonel originaire des Landes, il passe une partie de son enfance en Algérie et en Tunisie, où son père se trouve en poste. C'est là-bas qu'il fait ses études secondaires et entame son droit. Après son service militaire au 1er régiment de zouaves, il poursuit à Montpellier des études de lettres et d'histoire. Licencié ès lettres, il échoue cependant à l'agrégation d'histoire en 1910.

    Il s'engage alors dans l'administration et devient d'abord fonctionnaire au sous-secrétariat des Beaux-Arts, puis au ministère de l'Instruction publique jusqu'en 1922. Mais sa véritable vocation est la littérature, dans laquelle il débute en faisant paraître avant la guerre des poèmes et un recueil de vers (Diadumène).

    En 1918, Pierre Benoit publie son premier roman, Kœnigsmark, qui aura le privilège, des années plus tard, d'inaugurer la collection du « Livre de Poche » chez Hachette, dont il porte aujourd'hui encore le numéro 1). Son second roman, L'Atlantide, plein de ses souvenirs tunisiens et algériens, est publié l'année suivante et obtient le grand prix du roman de l'Académie française.

    Romancier fécond, il donne par la suite près d'un livre par an. Citons entre autres Le Lac salé (1921), Les Suppliantes (1921), Mademoiselle de la Ferté (1923), La Châtelaine du Liban (1924), Le Puits de Jacob (1925), Le Soleil de minuit (1930), Le Déjeuner de Sousceyrac (1931), Les Environs d'Aden (1940), Lunegarde (1942), Aïno (1948), Les Plaisirs du voyage (1950), Ville perdue (1954), Montsalvat (1957), Le Commandeur (1960).

    Romans d'aventure aux mille énigmes, les histoires de Pierre Benoît célèbrent souvent la femme, sous les traits d'héroïnes dont le prénom commence toujours par la lettre A. Par une autre coquetterie d'auteur, l'écrivain tient aussi à donner à tous ses romans le même nombre de pages.

    Président de la société des gens de lettres de 1929 à 1930, élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur, Pierre Benoit est élu à l'Académie française le 11 juin 1931, par 18 voix au second tour, au fauteuil numéro 6, précédemment occupé par Georges de Porto-Riche. Il est reçu le 24 novembre 1932 par Henri de Régnier. Son prédécesseur n'ayant jamais achevé son discours de réception et, de fait, n'ayant jamais siégé, Pierre Benoit doit s'acquitter, à cause de cette négligence, d'un double éloge : celui de Porto-Riche et celui de Lavisse. En 1936, il reçoit à son tour Claude Farrère et, en 1953, André François-Poncet.

    En 1959, Pierre Benoit s'annonce comme démissionnaire de l'Académie pour protester contre le veto du général de Gaulle à l'élection de Paul Morand. Mais l'Académie ne reconnaît pas la démission de ses membres, le démissionnaire étant seulement autorisé… à ne plus assister aux séances.

    Il meurt le 3 mars 1962 à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques, France) des suite d'un congestion pulmonaire contractée le 12 janvier. C'est Jean Paulhan qui lui succède à l'Académie en 1963, au fauteuil numéro 6.

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