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Rédaction
« Golden Gate », Cannes (Alpes-Maritimes, France), du
1er au 8 novembre 1955.
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Manuscrit
Manuscrit autographe sur papier ocre ; stylo à bille bleu ;
paginations multiples (au total 44 feuillets) ; dédicace en
tête ; corrections peu nombreuses, principalement des suppressions,
réalisées en cours d'écriture ; signé
et daté de : « Golden Gate »,
Cannes, le 7 novembre 1955.
Dactylographie sur papier japon faisant suite au manuscrit ; feuilles
percées, 178 feuillets ; corrections de l'auteur à l'encre
noire, quelques corrections d'une autre main à l'encre bleu
clair ; signée et datée de : «
Golden Gate », Cannes, le 8 novembre 1955.
Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).
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Publication d'une préoriginale
Aucune [ ? ].
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Edition originale
Achevé d'imprimer : 24 février 1956.
Paris, Presses de la Cité ; 18 x 12 cm, 221 pages ; couverture
en carton léger, illustration photo.
La date de rédaction mentionnée à la fin de l'ouvrage
(8 septembre 1955) est erronée : il s'agit du 8 novembre 1955.
Tirage de tête
100 exemplaires de luxe, numérotés de 1 à 100.
L'illustration de la couverture est la même pour les deux tirages
(tirage de tête et tirage courant).
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En cas de malheur,
1956.
Edition originale. |
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Réédition(s)
en français
Liste non exhaustive
Couverture de J.
Jacquelin :
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En
cas de malheur, 1958.
Réédition (Presses de la Cité). |
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Edition(s) collective(s)
en français
Liste non exhaustive
In uvres
complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973)
- tome 33.
In Tout
Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993)
- tome 8.
In Tout
Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome
8.
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Traduction(s)
Liste non exhaustive
En allemand :
[ ? ] : Mit den Waffen einer Frau.
On trouve aussi : Im Falle eines Unfalls.
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Mit den Waffen
einer Frau, 1958.
Edition allemande (Kiepenheuer & Witsch). |
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Im Falle eines
Unfalls, 1977.
Edition allemande (Diogenes). |
En anglais :
[ ? ] : In Case of Emergency (première édition
américaine).
[ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).
En italien :
1958 : In caso di disgrazia.
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In caso di disgrazia,
1958.
Edition italienne (A. Mondadori). |
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Adaptation(s) cinématographique(s)
Liste non exhaustive
En cas de malheur, film français de Claude Autant-Lara.
Adaptation et dialogues : Jean Aurenche et Pierre Bost.
Avec : Jean Gabin, Brigitte Bardot, Edwige Feuillère, Nicole
Berger, Franco Interleghi, Madeleine Barbulée, Julien Bertheau,
Jacques Clancy, Annick Allières
Sortie le 17 septembre 1958.
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En cas de malheur,
1958.
Affiche française (Ferracci) ;
60 x 80 cm et 116 x 156 cm.
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En cas de malheur,
1958.
Affiche française (Ferracci) ;
60 x 80 cm.
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En cas de
malheur, 1958.
Affiche belge (Panneels) ; 37 x 56 cm. |
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En cas de
malheur, 1958.
Affiche française
(Gaumont Distribution) ;
21 x 27 cm. |
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Hommage à
Gabin et Bardot, 1996.
Sérigraphie de Félix Meynet ; tirage numéroté
et limité à 350 exemplaires ;
50 x 70 cm. |
En cas de malheur,
1958.
Edwige Feuillère et Jean Gabin (© photo LIMOT).
En cas de malheur,
1958.
Brigitte Bardot et Jean Gabin (© photo LIMOT).
Sous le titre Amante prohibido, version espagnole (Argentine)
du film de Claude Autant-Lara.
Sortie le [ ? ].
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Amante prohibido,
1958.
Affiche argentine [ ? ] ; 72,5 x 109,5 cm. |
Sous le titre Love is my Profession, version anglaise
(U.S.A.) du film de Claude Autant-Lara.
Sortie le [ ? ].
Love is my profession, [ ? ]
Affiche américaine [ ? ] ; 35,5 x 28 cm.
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Love is my profession, [ ? ]
Dossier de presse du film dans sa version américaine.
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Sous le titre Rakkaus on kohtaloni, version finlandaise
du film de Claude Autant-Lara.
Sortie le [ ? ].
Sous le titre En plein cur, film français
de Pierre Jolivet.
Adaptation : [ ? ].
Dialogues : [ ? ].
Avec : Gérard Lanvin, Virginie Ledoyen, Carole Bouquet
Sortie le [ ? ] 1998.
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En plein
cur, 1988.
Affiche française : 39,5 x 53 cm. |
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Intrigue
A quarante-cinq ans, Lucien Gobillot est avocat à la Cour d'appel
de Paris. Son succès professionnel et sa réputation
mondaine sont les fruits de beaucoup d'ambition, d'un mariage flatteur
(il a épousé Viviane, veuve du bâtonnier Andrieu,
une gloire du Barreau qui fut jadis son patron) et quelques complaisances
juridiques.
Quelque chose de fatal se glisse dans son existence toute entière
synonyme de succès. Cela n'aurait pu être qu'une passade
sans lendemain, pareille à celles que sa femme lui consent
avec une complicité protectrice. Mais son aventure avec Yvette
Maudet prend une importance telle que Lucien Gobillot se met à
la raconter dans un dossier très personnel qu'il intitule :
En cas de malheur.
Le récit est donc tenu à la première personne,
sous forme d'un journal intime échelonné sur deux mois
et rédigé après les événements
qu'il relate.
Or donc, tout se bouscule dans la vie de Lucien Gobillot lorsque surgit
dans son cabinet une fille plutôt blonde, les cheveux en queue
de cheval, un visage exprimant à la fois la naïveté
et la rouerie. Yvette Maudet, dix-neuf ans, sans profession. Se prostitue
pour vivre, mais n'est pas connue des services de police. C'est une
cause difficile à défendre qu'elle lui apporte : elle
est accusée d'agression contre un vieil horloger, qu'elle a
tenté de voler avec la complicité d'une amie. Complètement
désargentée, la jeune délinquante est prête
à payer de ses charmes pour se faire accepter. Elle trousse
sa jupe jusqu'à la ceinture et se renverse sur un coin du bureau.
Elle ne porte pas de culotte :
Autant que vous en profitiez avant qu'ils me mettent en prison.
L'avocat ne bouge pas. Il ne paraît même pas ému.
Il la fait asseoir et écoute son histoire. Par défi
plus que par désir d'elle, Gobillot s'engage à la défendre.
L'audience dure trois jours, au terme desquels il égratigne
la réputation du bijoutier et de sa femme pour obtenir l'acquittement
de sa cliente.
Gobillot est allé loin. Peut-être trop, en défendant
l'indéfendable. Après les procès qui exigent
une forte tension nerveuse, il a l'habitude d'aller dîner avec
Viviane dans quelque cabaret et de passer la nuit dehors afin de provoquer
une détente. Vers quatre heures du matin, c'est Viviane elle-même
qui dépose son mari devant l'hôtel où Yvette loue
une chambre. Elle ne l'incite pas à aller retrouver la jeune
femme, mais elle sait depuis le début de l'affaire
qu'il finira par réclamer sa récompense. Viviane est
jalouse, même si elle s'en défend, et elle souffre des
infidélités de son époux. En l'occurrence, elle
n'a pas non plus agi par provocation. Simplement, elle est belle joueuse
et regarde la réalité en face, acceptant d'avance ce
qu'elle est impuissante à empêcher.
Gobillot aurait bien voulu prendre brutalement Yvette, après
avoir fait tomber le peignoir sous lequel elle était nue. Mais
il n'a pas pu ; faute peut-être d'y avoir trop pensé,
d'en avoir eu trop envie. Il reviendra
Décrite comme une femelle instinctive qui ne sait pas résister
aux hommes, ni à ses pulsions, Yvette s'attache néanmoins
à l'avocat comme à un sauveur. Au point qu'à
sa demande, elle rejette son amant le plus fanatique, un Italien nommé
Mazetti, pourtant prêt à l'épouser.
Léonard Mazetti est étudiant en médecine. Pour
subvenir à ses besoins, il travaille la nuit comme manuvre.
Bien qu'éconduit par Yvette, il ne s'avoue pas battu et la
poursuit de ses avances. Gobillot est de plus en plus écartelé
entre ses obligations sociales et une maîtresse qu'il faut à
la fois surveiller et défendre contre un rival loin d'être
résigné. Il l'est d'autant moins qu'Yvette lui accorde
son jour, le samedi, sans le cacher à l'avocat.
Lorsque Gobillot pour l'avoir à lui seul installe
Yvette quai d'Orléans, à quelque deux cents mètres
de son hôtel particulier, quai d'Anjou, Viviane comprend que,
cette fois, elle ne maîtrise plus la situation et que son mari
risque de lui échapper. Mais, c'est une femme qui sait défendre
ses intérêts. Elle s'est d'ailleurs toujours montrée
dominatrice, mais de manière naturelle, sans artifices ni menaces.
N'étant pas étrangère à la réussite
de Lucien, elle le considère un peu comme sa chose.
Quai d'Orléans où Mazetti n'a pas accès
Yvette vit comme une grande bourgeoise. Afin de pimenter sa
relation avec Gobillot, elle va jusqu'à l'entraîner dans
des jeux érotiques à trois, avec Jeanine, la bonne qu'il
a mise à son service.
Tandis qu'il promet à Viviane de passer les fêtes de
fin d'année avec elle sur la Riviera, une nouvelle tentative
de Mazetti incite Gobillot à emmener Yvette aux sports d'hiver.
Mais la jeune femme lui annonce qu'elle est enceinte et qu'elle souhaite
garder l'enfant.
Un soir, peu avant Noël, Yvette ne rentre pas à son appartement
du quai d'Orléans. Lucien Gobillot passe la nuit à la
chercher, sans succès. Le lendemain matin, il apprend qu'on
l'a retrouvée poignardée dans la chambre d'un hôtel
de quartier. Elle y avait rejoint Mazetti et, comme elle voulait repartir,
il l'a tuée.
Après l'enterrement d'Yvette, Viviane Gobillot propose à
son mari de quitter Paris pour quelques jours. Ne lui avait-il pas
promis de passer les fêtes avec elle ? Elle a d'ailleurs déjà
retenu un appartement à Cannes. Ils sont partis le soir même,
en train. Mais l'avocat est indifférent à ce qui se
passe. Il ne hait pas Viviane, non ; mais sa présence ne le
touche pas. Elle peut parler ou se taire, et même se figurer
qu'elle continue à diriger leur destin. Pour lui, elle a cessé
d'exister.
Sur la Riviera, l'avocat achève son dossier : il le confiera
à son confrère Luciani, chargé de prendre en
main l'affaire Mazetti. Dans ces notes, il y a sans doute de quoi
faire acquitter l'étudiant italien ; en tout cas, de lui éviter
une peine trop lourde.
Gobillot, par la suite, continuera à défendre les crapules.
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