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Rédaction
A bord de l'Ostrogoth, Stavoren (Pays-Bas), durant l'hiver
1929-1930.
Selon les archives secrétariales et le livre de comptes
de Simenon : durant hiver 1930-1931.
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Manuscrit
[ ? ].
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Publication d'une préoriginale
Dans l'hebdomadaire « Détective », n° 82 (énigme)
et 84 (dénouement) des 22 mai et 5 juin 1930 (soit 2 livraisons),
sous le pseudonyme de Georges Sim.
Le Pacha, 1930.
Publication en préoriginale.
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Edition originale
In Les
13 coupables (Paris, A. Fayard, 1932).
L'ouvrage est publié sous le patronyme de l'auteur.
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Réédition(s)
en français
[En préparation].
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Edition(s) collective(s)
en français
Liste non exhaustive
In uvres
complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973)
- tome VI.
In Tout
Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993)
- tome 17.
In Tout
Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome
17.
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Traduction(s)
Liste non exhaustive
En allemand :
[ ? ] : [ ? ].
En anglais :
[ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
[ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).
En italien :
[ ? ] : [ ? ].
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Remarque(s)
Le Pacha est le onzième volet d'une série de
treize nouvelles qui font l'objet d'un concours hebdomadaire, primé
en espèces. Chaque nouvelle s'étend sur deux numéros
: dans le premier sont posés tous les éléments
de l'énigme ; dans le second, en quelques lignes, est donné
son dénouement.
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Intrigue
Bureau du juge d'instruction Froget, à Paris (France). Pas
trace d'émotion, de trouble, de crainte. Une tranquillité
parfaite, et qui n'est pas jouée. Le prévenu accompagne
ses réponses par des gestes menus de ses mains lourdes de joyaux.
Il est grand, fort, un peu gras, avec une peau d'une blancheur que
les femmes lui envient et que des cheveux d'un noir brillant, finement
ondulés, mettent en valeur. Toute sa personne, chair et vêtements,
ongles et sourcils, dents et bijoux, est soignée à un
degré que les Occidentaux ignorent ou réprouvent. Parfumé
en outre ! Et tout ce qui lui appartient, son étui à
cigarettes, son linge, un petit carnet qu'il tire parfois de sa poche
pour consulter une note, le moindre objet, la moindre babiole sont
des merveilles. Il est très riche et tient sa fortune de son
père, qui était avant guerre un des plus gros marchands
d'Asie Mineure. Son nom véritable est Enesco, suivi de toute
une kyrielle de noms difficiles. Il est né à Stamboul,
mais sa nationalité est délicate à établir,
car il a vécu dans le monde entier et, maintenant, encore,
s'il passe trois mois de l'année à Paris, on le voit
aussi souvent au Caire, à Constantinople, aux Indes et même
en Extrême-Orient.
Pour établir l'accusation, Froget, une semaine durant, a dû
interroger des prostituées : neuf exactement, de demi-luxe,
ayant leur quartier général dans un grand café
du boulevard des Capucines. Les femmes qui ont déposé
l'appellent le Pacha. Toutes ont, une ou plusieurs fois, été
emmenées par lui dans son appartement du Grand Hôtel.
Et toutes se plaignent d'avoir été en butte à
des traitements plus ou moins cruels. Une accusation est commune aux
neuf prostituées : le Pacha se plaisait, du bout de son cigare
allumé, à leur brûler légèrement
la peau afin d'y faire naître des tressaillements. Les unes
s'étaient fâchées : il s'était hâté
de leur remettre assez d'argent pour les décider à se
taire. D'autres s'étaient résignées mais, devant
des exigences de plus en plus extravagantes, elles avaient dû
renoncer à leur tour.
Le 6 juin, le Pacha emmène à son hôtel Maria Lebesque,
plus connue sur les Grands Boulevards sous le nom de Mia, vingt-deux
ans, blonde, mince, jolie, ayant été mariée à
un dentiste de Lyon et ne se livrant que depuis peu à la prostitution.
Le soir, on ne la revoit pas. Le lendemain non plus. Une amie s'informe
rue Caulaincourt, où Mia possède un petit appartement
: elle n'y est pas revenue.
Le portier du Grand Hôtel est imprécis, mais il est possible
d'établir que vers sept heures du soir, le Pacha est sorti
seul. Il est revenu moins d'une demi-heure plus tard avec un homme
qui est resté une heure dans sa chambre. Puis le visiteur est
reparti. Enfin, un chasseur a vu sortir le Pacha au bras d'une femme
et prendre un taxi.
Le calendrier marque le 26 juin. Pendant trois semaines, on a cherché
partout. On n'a retrouvé aucun cadavre répondant au
signalement de Maria Lebesque. On n'a pas non plus retrouvé
l'homme qui a rendu vistite à Enesco au Grand Hôtel.
Bien peu de chose pour étayer une accusation, pas vrai
? Pas de cadavre ! Que voulez-vous que j'aie fait du corps ?
Froget sait que le Pacha a raison. D'ailleurs, le procureur l'a prévenu,
c'est le dernier interrogatoire. S'il n'en sort rien de précis,
l'affaire sera classée. Dans la chambre d'hôtel du Pacha,
on a retrouvé une seringue en verre de cinq centimètre
cubes, fêlée, sans aiguille.
Enesco l'ignore. Il n'est pas morphinomane. Il a une assez jolie collection
de vices, mais celui-là n'y figure pas
Froget lui délivre
un mandat d'arrêt. Il ne l'inculpe pas d'assassinat sur la personne
d'une prostituée, non. Mais pour coups et blessures.
Car Maria Lebesque n'est pas morte. Elle est bien sortie avec le Pacha
du Grand Hôtel. Et elle l'a suivi de son plein gré. Quant
à l'homme qu'Enesco est allé chercher et qui est resté
une heure dans la chambre, il s'agit d'un médecin. Qui d'autre
qu'un médecin peut se trouver d'une minute à l'autre
et se taire ensuite, tenu par le secret professionnel. Une seringue
sans aiguille, donc l'aiguille a été emportée
avec le reste de la trousse. Mia, elle, a été conduite
dans une clinique. Où ailleurs. Le temps de sa guérison.
Tant le médecin que la prostituée seront grassement
payés et l'on ne relèvera pas de preuves contre le Pacha.
Des blessures avouées peuvent vous conduire en correctionnelle,
où les juges ont la main dure. Il est vrai que Maria Lebesque
refusera de porter plainte, que vous ferez agir des influences
Le Pacha a perdu de sa superbe. Un petit sourire (d'admiration ?)
filtre néanmoins entre ses lèvres.
L'affaire a été classée. Maria Lebesque, qui
a reçu une indemnité de cent mille francs, a monté
une petite maison de couture à Montmartre. Elle doit prendre
certaines précautions, pour qu'on ne puisse pas savoir au juste
quelle est la nature de son infirmité.
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