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Rédaction
« Noland », Echandens (Vaud, Suisse), du 3 au 10 juin
1961.
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Manuscrit
Manuscrit autographe, crayon noir, papier ocre ; paginations multiples
(au total 35 feuillets) ; corrections très peu nombreuses,
principalement des suppressions, réalisées en cours
d'écriture ; signé et daté de : Echandens, le
9 mai 1961.
Dactylographie faisant suite au manuscrit sur papier japon surfin
; 147 feuillets ; corrections de l'auteur à l'encre noire,
mots barrés au crayon bleu gras ; signée et datée
de : Noland, le 10 mai 1961.
Le manuscrit, et le tapuscrit qui lui a fait suite, portent la date,
respectivement du 9 mai et du 10 mai 1961. Or il s'agit d'une erreur
: le calendrier de rédaction de l'auteur confirme bien que
le roman a été achevé les 9 (manuscrit) et 10
(tapuscrit) juin 1961.
Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).
L'enveloppe jaune, sur laquelle figurent les notes préparatoires
de l'auteur, est intitulée Les portes.
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Publication d'une préoriginale
Aucune [ ? ].
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Edition originale
Tirage de tête
Achevé d'imprimer : 1er trimestre 1962.
Paris, Presses de la Cité ; 20,5 x 15 cm, 216 pages en feuilles
; sous double emboîtage d'édition lie de vin.
100 exemplaires de luxe, numérotés de 1 à
100.
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La porte,
1962.
Edition originale, tirage de tête. |
Tirage courant
Achevé d'imprimer : 1er trimestre 1962.
Paris, Presses de la Cité ; 18,5 x 13,5 cm, 216 pages ; cartonnage
d'édition, jaquette illustrée en couleurs par J.
Jacquelin.
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La porte,
1962.
Edition originale, tirage courant. |
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Réédition(s)
en français
[En préparation].
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Edition(s) collective(s)
en français
Liste non exhaustive
In uvres
complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973)
- tome 37.
In Tout
Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993)
- tome 11.
In Tout
Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome
11.
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Traduction(s)
Liste non exhaustive
En allemand :
[ ? ] : [ ? ].
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Die Tür,
1972.
Edition allemande (Heyne). |
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Die Tür,
[ ? ].
Edition allemande [ ? ]. |
En anglais :
[ ? ] : The Door (première édition
américaine).
[ ? ] : The Door (première édition
anglaise).
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The Door,
1969.
Edition anglaise (Hamish Hamilton). |
En italien :
[ ? ] : [ ? ].
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Intrigue
Début juillet, quelques années après la Seconde
Guerre mondiale. Bernard et Nelly Foy mènent une existence
monotone, mais heureuse. Ils sont mariés depuis vingt ans,
n'ont pas d'enfants et habitent rue de Turenne, dans le paisible quartier
du Temple (Paris).
Mécanicien de garage, Bernard est, à quarante-deux ans,
un grand invalide de guerre. Il a été amputé
des deux mains. Grâce à des prothèses, il a retrouvé
un semblant d'activité, s'exerçant à de menus
ouvrages (il peint des abat-jour) et vaquant aux menus soins du ménage.
Nelly est une jolie femme de trente-huit ans, employée dans
une importante maison de passementerie, Delangle et Abouet. Chaque
jour, elle s'en va gaiement au travail. Commence alors, pour son mari,
une longue journée d'attente et de solitude. Pourtant
et malgré son infirmité Bernard semble assez
serein. Il est vrai qu'il forme avec Nelly un couple soudé
et son épouse s'ingénie à multiplier, pour lui,
les preuves d'attention et de tendresse.
Gisèle Lebesque, une collègue de travail de Nelly, lui
remet tous les jours un message à l'attention de son frère,
Pierre, qui habite au premier étage de l'immeuble des Foy.
Pierre Mazeron, dit Mapi, a vingt-huit ans. Il est dessinateur humoristique.
Paralysé des jambes à la suite d'une polio, il se déplace
en chaise roulante et sort très peu de chez lui. Aussi lui
arrive-t-il de remettre à Nelly les dessins qu'il a faits pour
qu'elle les livre au journal pour lequel il travaille. Dans ce cas,
Nelly passe les prendre le matin, en partant.
Les visites que Nelly rend quotidiennement à Mazeron sont toujours
très brèves. Bernard le sait, lui qui, dès le
soir, guette le moindre bruit annonciateur du retour de son épouse.
Pourtant, sans raison plausible, il commence à s'inquiéter
de la relation qui existe entre cet homme et son épouse. Il
ne connaît pas Pierre Mazeron et ne l'a même jamais vu.
Mais il le devine : un reclus entend tout. Nelly lui a parlé
de lui, de son handicap, de ses talents de dessinateur. Il n'empêche
! Mazeron demeure pour lui un personnage mystérieux dont l'existence,
petit à petit, l'obsède. La jalousie le ronge, des sentiments
ombrageux finissent par altérer son caractère et la
bonne humeur de Nelly.
Lorsqu'il sort de chez lui pour aller faire les courses, Bernard s'arrête
au premier étage, devant cette porte que, tous les soirs, Nelly
franchit avant de rentrer chez eux. Il est comme hypnotisé
par cette porte et son bouton de faïence ivoire au point d'avoir
envie de le tâter du bout de son crochet.
Un matin, à la veille du congé annuel qui va interrompre
pendant trois semaines les visites que Nelly rend à Pierre
Mazeron pour lui remettre la lettre de sa sur, Bernard quitte
l'appartement quelques minutes après son épouse pour
se rendre au marché. Il est de bonne humeur et a envie de lui
faire une surprise : arriver en bas de l'immeuble en même temps
qu'elle.
Demain, Bernard et Nelly partiront en vacances.
En descendant l'escalier, l'inquiétude le saisit. Pourtant,
tout cela était fortuit. Il avait agi sans arrière-pensée.
Il s'arrête au troisième et tend l'oreille. Nelly s'est
arrêtée au premier ce qui n'a rien d'extraordinaire,
sans doute Mazeron avait-il des dessins à lui remettre
mais il ne l'a pas entendue ressortir de son appartement. Arrivé
au second, Bernard calcule que sa femme est chez l'infirme depuis
déjà cinq minutes
ou alors, elle est déjà
sortie de l'immeuble et il ne pourra pas la rejoindre pour lui dire
encore une fois au revoir comme il l'avait l'intention de le faire.
Bernard descend encore un étage et s'avance jusqu'à
la porte de Mazeron. Nelly l'a laissée entrouverte.
Dans l'embrasure, juste avant qu'elle ait pu se dégager
sentant une présence derrière elle Bernard a
le temps d'apercevoir sa femme, de dos, penchée sur un homme
assis qui la serre dans ses bras. Bien que n'ayant pas vu les visages,
il se rend compte qu'ils étaient bouche à bouche.
Il claque la porte et s'enfuit. En proie à un trouble profond,
Bernard parcourt les rues du quartier. Il a les jambes molles et l'esprit
vide ; se demande si Nelly l'a vu ; se dit que de, toute façon,
cela devait arriver ; que c'était fatal ; qu'il ne lui en veut
pas ; qu'il avait tout prévu ; que c'est sa faute.
Machinalement, il fait ses courses. Nelly rentre à midi vingt,
elle aura faim. L'idée ne lui était pas venue de pleurer
ni de se révolter. Bernard rentre rue de Turenne. Il sait déjà
ce qu'il va lui dire
Dans sa tête, le brouillard s'est
dissipé.
Il glisse la clef dans la serrure, constate que la porte n'était
pas fermée. Dans le living-room, rien n'est changé.
En revanche, la porte de la chambre à coucher est fermée
et cela le surprend. Il est presque sûr qu'elle était
ouverte quand il est parti.
Il la pousse. Sur le lit, Nelly est couchée à sa place,
toute habillée, sur le dos. Elle regarde le plafond, comme
la dernière fois qu'ils avaient fait l'amour. Son bras pend
sur la carpette, dans une mare de sang. Près de sa main, un
des couteaux de cuisine qu'il avait fait affûter récemment.
Elle s'est suicidée.
Sur son oreiller, Bernard trouve un morceau de papier sur lequel Nelly
a écrit : Pardon.
Dans la pharmacie en métal de la salle de bains, qui contient
toutes les drogues qu'on lui prescrit pour le faire dormir, Bernard
prend dix tablettes d'une sorte, et dix d'une autre, choisissant les
plus fortes, et les avale l'une après l'autre, avec un grand
verre d'eau.
Puisque Nelly a gardé ses vêtements, il garde les siens
et s'étend à côté d'elle, sur le dos. Et
il attend, en regardant le plafond et en lui parlant tout bas, disant
toutes les choses douces et légères qu'il n'avait pas
su dire plus tôt.
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