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Rédaction
« Shadow Rock Farm », Lakeville (Connecticut, U.S.A.),
du 31 août au 8 septembre 1950.
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Manuscrit
Manuscrit autographe ; paginations multiples (au total 52 feuillets)
; dédicace en tête, signée et datée de
Shadow Rock Farm, Conn., septembre 1950 corrections peu nombreuses,
principalement des suppressions, réalisées en cours
d'écriture ; à la fin du chapitre 2, quelques notations
fragmentaires (pour la rédaction du chapitre suivant ?) ; signé,
mais non daté.
Dactylographie faisant suite au manuscrit ; 181 feuillets ; corrections
de l'auteur, quelques corrections d'une autre main ; signée
et datée de : Shadow Rock Farm, Lakeville, Conn., le 8 septembre
1950.
Conservation : collection privée ; photocopie au Fonds Simenon
(Liège, Belgique).
L'enveloppe jaune, sur laquelle figurent les notes préparatoires
de l'auteur, est intitulée Tante Jeanne, précédé
de Cous (pour cousine ?) barré.
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Publication d'une préoriginale
Aucune [ ? ].
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Edition originale
Achevé d'imprimer : janvier 1951.
Paris, Presses de la Cité ; 18,5 x 12 cm, 220 pages ; couverture
blanche papier fort, jaquette illustrée.
Pas de grands papiers, ni de tirage numéroté.
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Tante Jeanne,
1951.
Edition originale. |
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Réédition(s)
en français
Liste non exhaustive
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Tante Jeanne,
1966.
Réédition (Presses de la Cité). |
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Edition(s) collective(s)
en français
Liste non exhaustive
In uvres
complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973)
- tome 28.
In Tout
Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993)
- tome 4.
In Tout
Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome
4.
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Traduction(s)
Liste non exhaustive
En allemand :
[ ? ] : [ ? ].
En anglais :
1983 : Aunt Jeanne (première édition
américaine).
[ ? ] : Aunt Jeanne (première édition
anglaise).
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Aunt Jeanne,
1983.
Edition américaine
(Harcourt Brace Jovanovich). |
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Aunt Jeanne,
1953.
Edition anglaise (Hamish Hamilton). |
En italien :
[ ? ] : [ ? ].
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Adaptation(s) pour la télévision
Liste non exhaustive
Tante Jeanne, téléfilm français
d'Edouard Niermans.
Adaptation et dialogues : [ ? ].
Avec : [ ? ].
Première diffusion : [ ? ], 1990 ; Les grands Simenon
[11].
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Intrigue
Jeanne Martineau, cinquante-sept ans, revient à Pont-Saint-Jean,
une bourgade des environs de Poitiers (Vienne, France), après
quarante années d'absence. Elle est impotente, malade, énorme,
fatiguée et lasse de la vie. Bref, bonne à faire la
morte. Il faut dire qu'elle n'a pas mené une existence très
saine
Aujourd'hui, elle est veuve sans avoir été
épousée et l'homme marié pour lequel elle
a quitté sa famille, François Lauer journaliste
en Amérique du Sud et au Caire est mort depuis quinze
ans.
Si Jeanne est de retour, c'est qu'elle cherche asile et sécurité
auprès de son frère Robert, qui avait repris le commerce
de vins paternel. Mais lorsqu'elle se décide à se rendre
chez lui, elle le retrouve pendu. Son geste s'explique par le fait
qu'il était au bord de la faillite.
Au lieu du réconfort espéré, Jeanne Martineau
découvre une famille à la dérive. Louise, sa
belle-sur, boit et est sujette à des crises d'hystérie.
Madeleine, sa nièce, met à seize ans tout son amour-propre
à se conduire comme une grue : c'est une fille orgueilleuse
et blessée par ses propres vices. Henri, son neveu (vingt ans),
est un jeune homme au caractère faible qui ne rêve que
de partouzes. Tous deux méprisent leur mère.
Avec ce trio vit une quatrième personne, Alice veuve
de Julien Martineau, le troisième enfant de Robert qui,
à vingt-et-un ans, affiche une indifférence hautaine,
trompe son ennui avec des amis de passage et abonnerait volontiers
un bébé devenu fort encombrant.
Suite au drame qui vient d'éclater le suicide de Robert
Jeanne prend en main la direction du ménage. Elle
l'être désemparé, l'épave retrouve
dans le sauvetage de la famille de son frère une raison de
vivre. A travers une véritable forme de dépassement
de soi, Jeanne éprouve la sensation de racheter une faute ancienne.
En effet, pour avoir quitté les siens quand elle était
toute jeune, Jeanne se considère comme l'emblème du
destin des Martineau. Un sentiment de culpabilité que confortent
en elle les aveux faits peu à peu à sa belle-sur,
son neveu et sa nièce.
Quoi qu'il en soit, Jeanne veut montrer à chacun qu'il peut
maîtriser sa destinée, voire la surmonter. N'en est-elle
pas elle-même la preuve ? Sa vie cahotique lui permet de mieux
comprendre les autres et, surtout, d'éviter des sermons qui
ne serviraient à rien d'autre que mettre tout le monde à
cran.
Jeanne s'emploie donc à faire des désaxés qui
l'entourent des êtres humains valables. Elle aide Henri à
s'accomoder de sa médiocrité, dissuade Madeleine de
s'enfuir comme elle l'a jadis fait elle-même et rend à
Louise sa responsabilité de femme et de mère.
La faillite de Robert Martineau entraîne la vente de tous ses
biens et contraint la famille au départ. Elle ira désormais
vivre à Poitiers. Malgré l'aggravation d'un dème
à la jambe qui l'obligerait au repos, Jeanne se décide
également à quitter Pont-Saint-Jean. Les nouvelles fatigues
qu'elle accepte, l'incompréhension ou l'ingratitude qu'elle
rencontre chez ceux qu'elle a entourés et secourus ne l'empêcheront
pas d'assumer son rôle jusqu'au bout.
Dans ce roman, Simenon soulève un problème grave et
important : celui de la responsabilité des parents. Elle est
de même nature que celle du clergé ou des chefs d'Etat
ou de n'importe quels dirigeants. Que les uns ou les autres manquent
à leur devoir, et ce sont les enfants, les ouailles, les peuples
qui payeront les conséquences. Il n'y a pas toujours une tante
Jeanne plantée au bon endroit pour réparer, de ses vieilles
mains qui furent coupables, de son vieux cur de pécheresse,
de son intelligence, de sa bonté, de sa charité véritable
et compréhensive (rien à voir avec la pitié de
commande !) les erreurs des autres. Et l'on retrouve ici une des idées-mères
du commissaire Maigret : la plupart des coupables ont d'abord été
des victimes.
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