Annette et la dame blonde
Nouvelle

La paix du ménage
[ ? ]

  • Rédaction
    Ferme-moulin du Pont-Neuf, Vouvant (Vendée, France), durant l'automne 1940 [ ? ].


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    En feuilleton dans l'hebdomadaire « Pour Elle », n° 21-26 du 1er janvier au 5 février 1941 (soit 6 livraisons).


      Annette et la dame blonde, 1941.
    Publication en préoriginale.




     
     

       

    Annette et la dame blonde, n° 22 du 8 janvier 1941, n° 23 du 15 janvier 1941, n° 24 du 22 janvier 1941, n° 25 du 29 janvier 1941 [la couverture porte : 27 janvier] et n° 26 du 5 février 1941.


    Remarque :
    Le n° 22 du 8 janvier 1941 comprend un texte de Simenon intitulé La paix du ménage. A ce stade, nous ne disposons pas d'autres informations sur ce texte. A noter l'accent aigu sur le « e » de Simenon, comme ce sera le cas en 1949 pour Le roman de l'homme ; une erreur qui irritera fortement l'auteur.




    La paix du ménage ; texte paru avec le chapitre 2 de la nouvelle Annette et la dame blonde, in « Pour Elle », n° 22 du 8 janvier 1941.


  • Edition originale
    In La rue aux trois poussins (Paris, Presses de la Cité, 1963).


  • Réédition(s) en français

    [En préparation].


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome XXV.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 12.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 12.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Adaptation(s) cinématographique
    Liste non exhaustive

    Annette et la dame blonde, film français de Jean Dréville.
    Adaptation : Henri Decoin.
    Dialogues : Duran.
    Avec : Louise Carletti, Henri Garat, Georges Rollin, Mon Goya, Simone Valère, Rosine Luguet, Marcelle Rexiane, Georges Chamarat, Raymonde La Fontan, Pierre Palau…
    Sortie le 16 mars 1942.


      Annette et la dame blonde, 1942.
    Affiche française (Derouet Baudoin) ;
    80 x 120 cm.


      Annette et la dame blonde, 1942.
    Affiche belge ; 28 x 45 cm.


      Annette et la dame blonde, 1942.
    Affiche [ ? ] ; 24 x 31 cm.


      Annette et la dame blonde, 1942.
    Programme du film.


    Sous le titre Annetta a plavovlàska, version tchèque du film de Jean Dréville.
    Sortie le [ ? ].


      Annetta a plavovlàska, [ ? ].
    Affiche thèque ; 30 x 94 cm.


  • Intrigue
    Annette Barnavon, dix-sept ans, habite rue de l'Escale, à La Rochelle (Charente-Inférieure, aujourd'hui Charente-Maritime, France), chez ses parents. Sa mère, premier prix de Conservatoire, donne des leçons de piano et de chant. Son père enseigne le violon, le violoncelle, la clarinette, Dieu sait quoi encore… A cinquante mètres de la maison, on entend déjà la musique. C'est bien pourquoi, d'ailleurs, Annette a préféré être sténo-dactylo chez M. Etrillard, le marchand de biens.

    Tous les dimanches, Annette retrouve ses copines — Lucette, Gigi et Marie-Louise — à la terrasse du Café Français, sur le port. L'orchestre joue une valse lente.

    — Tu as vu Maurice ?

    Quels que soient l'endroit et l'heure à laquelle elles se rencontrent, la question finit toujours par être posée. Maurice… Maurice Camage. L'homme idéal, un grand garçon qui ne se doute probablement pas de l'admiration dont il est l'objet et qui promène dans la vie son sourire heureux. C'est un jeune avocat qui vient tout juste de s'inscrire au barreau et qui n'a pas encore plaidé.

    A peine ont-elles évoqué son prénom que Maurice entre au Café Français. Il est accompagné par une femme blonde de trente-cinq ans, dodue comme une caille, soignée, parfumée, enveloppée comme un bonbon chez le grand confiseur. On ignore d'où elle vient, mais voilà déjà quelques semaines qu'elle s'est installée à l'Hôtel Trianon, avec autant de malles qu'une voyageuse de grand luxe. On sait seulement qu'elle est divorcée, qu'elle change de toilette tous les jours et qu'elle a choisi Me Camage pour régler ses affaires.

    Annette souffre. Elle hait cette femme comme jamais elle n'a haï personne. Elle a eu le malheur, il y a plus d'un an, la première fois qu'elles ont ensemble rencontré Maurice, de prononcer avec son assurance imperturbable :

    — Celui-là, c'est pour moi !

    Depuis, elle n'a parlé à aucun garçon et passe des heures à guetter la maison du jeune avocat depuis les fenêtres du bureau de son patron. Un jour, elle a même eu le culot de pénétrer dans la chambre de la dame blonde, à l'Hôtel Trianon, pour fouiller ses affaires, déchirer son peignoir et son manteau de fourrure, et lui voler une petite photo de Maurice. Mais avant de se glisser dans la chambre de la dame blonde, elle a dû se cacher dans autre une chambre… qui n'était pas vide. Il y avait un homme en train de se raser, le visage plein de savon… Le hasard veut que cet homme, un assureur nommé Bernard Borchin, de Montpellier, soit pour quelques jours à La Rochelle et que le soir même, Annette le retrouve chez ses parents, retenu à dîner… Après le repas, M. Barnavon invite sa fille à accompagner Bernard au cinéma. Pendant le trajet, l'assureur évoque l'incident de l'Hôtel Trianon en promettant à Annette de ne pas en parler à ses parents.

    Le lendemain, l'Hôtel Trianon est en état de siège. Ou tout comme : trois voitures de police devant la porte et un agent qui empêche les curieux d'entrer. Devant les journalistes, la dame blonde, dans le plus capiteux de ses déshabillés du matin, joue la scène de sa vie pour raconter l'horrible découverte qu'elle a faite en rentrant dans sa chambre.

    Annette se rend au Palais de Justice et demande à être reçue par un juge d'instruction. Elle avoue être coupable d'avoir lacéré le vison de la dame blonde à l'Hôtel Trianon et demande à être emprisonnée. D'ailleurs, elle a déjà choisi son avocat, Me Maurice Camage, et ne parlera plus qu'en sa présence.

    Sitôt arrivé au Palais, Me Camage s'entretient avec Annette. Il est là, rien que pour elle. Enfin seuls ! Pas de dame blonde entre eux ! Si seulement ce tête-à-tête pouvait durer des heures, des jours, des années ! Mais la voilà obligée de s'expliquer. Si elle a déchiré le manteau de la dame blonde, c'est justement à cause de lui, Me Camage. L'avocat ne comprend pas et pense qu'elle se moque de lui. Alors elle lui rappelle la date du 13 janvier de l'année précédente, alors qu'il allait entrer au Café de la Paix avec Husseau, le fils du quincaillier et qu'il s'est arrêté un instant pour la regarder passer en disant à mi-voix à son ami :

    — Voilà une gamine qui fera une femme superbe !

    Pour seule réaction, Me Camage s'est contenté d'un simple : C'est malin… Il n'a pas paru ému ; il ne s'est pas fâché non plus. Annette est hors d'elle et le tient pour un mufle. Il l'a même traitée de petite fille. Les parents d'Annette ont été avertis, l'avocat et le juge d'instruction ont longuement parlementé, la dame blonde a retiré sa plainte…

    Pour punir Annette de son acte qu'ils jugent insensé et préserver leur honneur, M. et Mme Barnavon décident de l'éloigner de La Rochelle et de l'envoyer à Montpellier, dans la famille de Bernard Borchin. C'est sans compter sur la ténacité de la jeune fille qui, durant la nuit, quitte le domicile parental et se rend chez Me Camage, qui n'est pas seul. Elle est venue lui dire adieu.

    Devant sa froideur et son irritation, elle s'enfuit en direction du port et se jette à l'eau. Mais Maurice Camage a couru après elle et la sauve de sa noyade simulée. Et lorsqu'ils sortent de l'eau, tout dégoulinants, l'avocat repousse la dame blonde venue à sa rencontre.

    Annette a gagné…




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