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Rédaction
Nieul-sur-Mer (Charente-Maritime, France), en 1940 [ ? ].
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Manuscrit
[ ? ].
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Publication d'une préoriginale
Dans l'hebdomadaire « Gringoire », n° 618 du 10 octobre
1940 ; p. 8.
Le châle de Marie Dudon, 1940.
Publication en préoriginale.
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Edition originale
In Le
testament Donadieu (Paris, Gallimard, N.R.F., 1954).
Il s'agit d'une réédition (la troisième) de ce
roman paru chez le même éditeur en 1937. En revanche,
pour Le châle de Marie Dudon, il s'agit de son édition
originale.
Achevé d'imprimer : 28 avril 1954.
17,5 x 11 cm, 450 pages ; couverture verte.
Collection « Simenon » ; 14.
Le châle de Marie Dudon occupe les pages 436 à
450.
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Le testament
Donadieu, 1954.
Réédition (Gallimard).
Le châle de Marie Dudon, 1954.
Edition originale. |
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Réédition(s)
en français
Liste non exhaustive
In La
maison des sept jeunes filles (Paris, Gallimard, N.R.F.,
1941).
En revue(s) :
Dans le mensuel « Constellation », n° 12 d'avril 1949.
Dans le mensuel « Echo », n°
45 de mai 1950 ; avec des illustrations non signées (voir ci-dessous).
Autre(s) réédition(s) :
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La maison des
sept jeunes filles, 1969.
Réédition (Gallimard).
Le châle de Marie Dudon, 1969.
Réédition (Gallimard). |
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Edition(s) collective(s)
en français
Liste non exhaustive
In uvres
complètes (Lausanne, Editions Rencontre,
1967-1973) - tome 26.
In Tout
Simenon (Paris, Presses de la Cité,
1988-1993) - tome 22 ( Nouvelles
introuvables, 1936-1941).
In Tout
Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome
22.
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Traduction(s)
Liste non exhaustive
En allemand :
[ ? ] : [ ? ].
En anglais :
[ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
1947 : The Shawl of Marie Dudon (première
édition anglaise). Dans le mensuel « Lilliput
», n° d'octobre 1947.
En italien :
[ ? ] : [ ? ].
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Intrigue
Le 3 octobre, dans une ville non nommée par l'auteur. Il pleut
depuis trois jours et le ciel est d'un blanc uniforme. Pour la première
fois, Marie Dudon a allumé le feu et une bonne chaleur remplit
le logement. Son mari, Georges, est allé touché son
chômage. Il est sans travail depuis que la banque qui l'employait
a fait faillite et que son directeur est en prison.
Tandis que le petit dort, Marie installe deux chaises devant la fenêtre,
pose dessus sa bassine en émaillé et se met à
sa savonnée : les langes à laver, son linge à
nettoyer
Tout en frottant, elle regarde vaguement devant elle.
Sa fenêtre donne sur la maison des Cassieux qui possèdent,
en ville, une entreprise de déménagement et passent
pour être les plus riches du quartier.
Cassieux (septante ans) est un homme froid, sévère et
avare. Marie l'aperçoit dans son lit. Depuis quelques jours,
il a sa crise de goutte ; cela le prend une ou deux fois par ans.
Mathilde (cinquante ans), sa seconde femme, est toujours vêtue
de noir. Marie la regarde machinalement, les mains immobilisées
dans son eau chaude. Sans le vouloir, elle s'avance vers la fenêtre
et observe avec plus d'attention.
Mathilde sort de la chambre de son mari et se rend dans la salle de
bains. D'une minuscule armoire ripolinée, elle sort un petit
sachet, dont elle laisse tomber un peu de poudre dans un verre. Puis,
au lieu de jeter le sachet, elle le glisse dans son corsage. L'instant
d'après, elle remplit le verre d'eau et s'assure que la poudre
a bien fondu. De retour dans la chambre, elle prend une des fioles
rangées sur la table de nuit et compte les gouttes qui tombent
dans le verre. Elle soutient alors la tête de Cassieux, qui
boit avec une grimace de dégoût. Enfin, elle lui arrange
le lit, le couvre, le borde et s'approche de la fenêtre pour
descendre le store de toile écrue. C'est à ce moment,
alors qu'elle vient de détacher la corde et que le store allait
se mettre à descendre, qu'elle lève la tête et
aperçoit Marie Dudon qui n'a pas le temps de reculer son visage
collé à la vitre
Leurs regards se croisent
Le soir, le médecin des morts sort de la maison des Cassieux,
accompagné jusqu'au seuil par une Mathilde aux yeux rouges.
Marie Dudon n'a jamais été mêlée à
un drame et ne lit pas les journaux. Dans le quartier, chacun ne sait-il
pas que Mathilde a épousé le vieux Cassieux pour son
argent ? Or, celui-ci est avare, méchant et difficile à
vivre. Sans doute n'a-t-elle pas eu la patience d'attendre
On prétend que toute la rue de la Commune appartient à
Cassieux. Avec ce dont elle a été témoin, Marie
entrevoit la fin de son cauchemar : ce logement sans eau courante,
ses allées et venues entre sa cuisine et le robinet qui se
trouve sur le pallier de l'entresol. Son silence ne vaut-il pas une
petite maison à soi, avec son jardinet, sans qu'il soit nécessaire
d'en payer chaque mois le loyer ?
Durant la nuit, elle reste plusieurs heures sans trouver le sommeil
et, lendemain, elle décide d'aller trouver Mathilde. Elle met
ses plus beaux habits et annonce à son mari qu'elle va faire
son marché. Comme le temps est mauvais, Georges ne comprend
pas pourquoi elle met son beau manteau et ses souliers presque neufs.
Le châle qu'elle porte d'habitude ne fait-il pas mieux l'affaire
? Pour ne pas éveiller ses soupçons, Marie se change
: elle enveloppe ses épaules du châle en laine noire
et chausse ses sabots.
Une fois arrivée chez Cassieux, elle demande à dire
un mot à la veuve. Une servante l'annonce et Mathilde la reçoit
sans émotion. Marie est mal à l'aise et en veut à
Georges de l'avoir obligée à s'affubler de cet affreux
châle, dont une légère vapeur émane. Elle
balbutie son chantage
un rez-de-chaussée ou, mieux, une
petite maison
Mathilde s'excuse de n'avoir rien à louer pour le moment, mais
si un départ se produit
Marie évoque la situation
de son mari, en chômage depuis que son patron est en prison,
insistant lourdement sur le mot prison
Mathilde fait
reconduire sa voisine après lui avoir dit qu'elle interviendrait
personnellement auprès du directeur de l'entreprise de déménagement
pour que Georges soit engagé dans les bureaux.
Le lendemain, Georges effectue sa première journée de
travail. Elle lui laisse une impression mitigée : il trouve
qu'on est trop poli avec lui et se demande si ce n'est pas de la moquerie.
Marie ne s'en fait pas ; elle tient Mathilde. Elle a beau ne
pas lire les journaux, elle sait que même après
plusieurs années on peut exhumer un corps et y retrouver
des traces de poison.
Trois jours passent. Au soir du quatrième, Georges annonce
à Marie qu'il a lâché la boîte parce qu'il
s'est coltiné des meubles toute la journée. Comme il
n'y avait pas assez de travail au bureau, il a dû donner un
coup de main au magasinier
Marie comprend qu'il est temps d'avoir une franche discussion avec
Mathilde. Elle s'habille et met ce qu'elle de meilleur. Entre-temps,
Georges a déployé le journal. Il lit à voix haute
que les obsèques de Cassieux ont eu lieu ce matin dans la plus
stricte intimité et que le corps a été incinéré.
Silence. Marie devient livide ; un sourire d'une amertume infini,
d'une tragique ironie étire ses lèvres pâles.
Elle se déshabille, ramasse sa vieille robe, ses vieux souliers,
son châle, puis descend chercher du charbon à la cave.
Là, elle pleure de rage et d'humiliation.
Avec quelle paisible et froide satisfaction Mathilde Cassieux a-t-elle
dû rentrer du cimetière et, debout devant la fenêtre,
regarder, par-dessus les jardinets, cette fenêtre du second
étage où
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