La chanteuse de Pigalle
Nouvelle

  • Rédaction
    Lakeville (Connecticut, U.S.A.), rédaction achevée le 30 janvier 1952.


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune.


  • Edition originale (publication posthume)
    In Trois nouvelles inédites, supplément au tome 12 de Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1990).


  • Réédition(s) en français

    La chanteuse de Pigalle fait partie des six nouvelles recueillies dans l'ouvrage Histoire à lire, qui comprend des textes de Jean Anglade, Marie-Paul Armand, Maeve Binchy, Frances Fyfield, Martha Grimes et Georges Simenon.


     

    Histoires à lire, 1999.
    Comprend La chanteuse de Pigalle.
    Réédition (France Loisirs).



  • Edition(s) collective(s) en français
    Aucune.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Remarque(s)
    Jusqu'à sa publication en volume aux Presses de la Cité, La chanteuse de Pigalle était un texte demeuré inédit.

    Cette nouvelle date de la période américaine de Simenon. Dans une lettre à son éditeur parisien, Sven Nielsen, l'auteur parle de l'amorce d'une série de télévision pour CBS « dans le genre Maigret mais avec des personnages nouveaux ». Il a déjà écrit une nouvelle, La chanteuse de Pigalle. Mais, à New York, « ces gens étaient pressés. On n'avait pas le temps de traduire. » Une lecture a été organisée dans la chambre d'hôtel des Simenon. Denyse lisait à voix haute en anglais un texte écrit en français tandis qu'un sténographe prenait note. Quelques semaines plus tard, Simenon annonce à son éditeur qu'une seconde nouvelle est écrite (L'invalide à la tête de bois), qu'il en faudrait trois pour faire un volume. Cette troisième nouvelle n'a jamais vu le jour ; Justin Duclos, l'invalide à la tête de bois, ne devait pas trouver place au panthéon de la mythologie policière. Le projet avec CBS n'aboutit pas, comme avait d'ailleurs déjà avorté une précédente tentative américaine d'adaptation des « Maigret » pour la télévision.

    Il faut lire la nouvelle L'invalide à la tête de bois pour connaître les causes du handicap de Justin Duclos et pour apprendre à la suite de quelles circonstances il a adopté Lili, la jeune femme qui habite avec lui.


  • Intrigue
    Odette Lagrange — chanteuse au Pélican, une boîte de nuit sans éclat au bas de la rue Pigalle (Paris, France) — est découverte au petit matin par un agent cycliste étendue sur le trottoir. Elle a été abattue d'une balle en pleine poitrine.

    Aussi, depuis trois jours, les journaux parlent-ils longuement de ce qu'ils appellent la chanteuse de Pigalle. Et c'est au sujet de cette affaire qu'Emile Berna, chef de la Brigade Spéciale, rend visite à son ancien collègue, Justin Duclos. L'ancien commissaire est aujourd'hui cloué dans un fauteuil à grandes roues caoutchoutées, à la suite d'un accident survenu il y a sept ans. Il habite avec Lili, une jeune femme de vingt-trois ans qu'il a adoptée alors qu'elle était une enfant et qu'il avait encore sa femme. Mais tout le monde parle de Justin Duclos comme de son père, bien que tous deux aient choisi le vouvoiement pour se parler.

    Berna passe souvent trouver l'invalide pour discuter avec lui des affaires en cours. Ce jour-là, il vient lui annoncer que la remplaçante d'Odette Lagrange — une dénommée Lucy Perrin — a disparu. C'est sa mère, avec laquelle elle habite, qui a donné l'alerte. Pourtant, après son travail, un inspecteur l'a suivie jusque chez elle et n'est rentré au Quai des Orfèvres qu'après avoir entendu monter l'ascenseur.

    Si Lucy Perrin n'avait pas travaillé au Pélican, dans le même costume qu'Odette et en quelque sorte sous le même nom, Berna n'aurait certainement pas dérangé son ami Duclos. Mais, là, dans ce cas… L'ex-commissaire consulte ses carnets de notes — ils ont fait sa réputation ! — qu'il conserve dans un secrétaire ventru. Duclos constate que M. Louis, le patron du Pélican, n'a pas été condamné depuis quinze ans. Mais son complice de l'époque, Fred-le-Tatoué ne s'est certainement pas racheté une conduite. Duclos conseille à Berna de voir ce que le malfrat est devenu.

    Lili, qui a entendu la conversation entre Duclos et Berna, sort pour faire le marché. Mais avant, elle s'arrête chez Juliette, une couturière habitant à l'étage au-dessous. Elle lui emprunte une robe de satin noir et se rend au Pélican, où elle demande à M. Louis de l'engager pour un essai. Bien que méfiant, il accepte. Et le soir même, Lili fait son tour de chant. Juste avant de monter sur scène, elle reconnaît l'inspecteur chargé de surveiller le cabaret. Il s'agit de Lapointe, qui a jadis été sous les ordres de Justin Duclos. Lui aussi l'a reconnue. A la fin de son numéro, Lapointe cherche à parler à Lili, pour qu'elle lui explique les raisons de sa présence au Pélican. Comme Natacha — une danseuse du cabaret — n'est pas loin, Lili refuse de répondre au policier.

    A quatre heures du matin, alors qu'il n'y a plus que trois consommateurs, M. Louis annonce la fermeture de l'établissement. Dans le vestiaire, Natacha laisse entendre à Lili qu'elle ferait mieux de ne pas revenir, à cause de ce sadique qui tue les femmes à l'aube, après leur sortie du Pélican. Lili ne sut pas dire s'il s'agissait d'un conseil amical ou d'une menace… Pour rentrer chez elle, Lili prend un taxi, qu'une voiture de police prend en filature. Lapointe a pris ses précautions et veut assurer à tout prix la protection de Lili. Le lendemain, lorsqu'elle part faire ses courses, l'inspecteur l'attend au bas de l'immeuble.

    Avec lui, elle se rend boulevard des Batignolles puis, seule, va interroger Mme Perrin en se faisant passer pour une amie de Lucy. La vieille dame lui apprend que sa fille s'est réfugiée au Vieux Garçon, une auberge près de Corbeil, où Lili et Lapointe se rendent sans tarder. Lucy Perrin se cache à Corbeil, parce qu'elle a peur de se faire tuer. C'est sur le conseil de Natacha qu'elle a renoncé à revenir chanter au Pélican. Celle-ci lui a même donné de l'argent pour qu'elle rentre chez elle en taxi. Alors Lili comprend tout. Mais pas Lapointe… Elle lui conseille de se rendre d'urgence au Pélican et de visiter la seconde chambre du premier étage.

    Retour sur Paris, en compagnie de Lucy Perrin. Pour Lili, l'affaire est terminée. Elle rentre chez elle, ayant pris soin d'acheter de la charcuterie pour le repas de midi. Son père mangera froid, aujourd'hui. Juste après le repas, Duclos reçoit la visite de Berna. A la grande surprise de Berna et de Lili, Duclos ne semble rien ignorer des résultats de l'enquête. Il lance d'ailleurs un clin d'œil complice à sa fille lorsque Berna lui explique que c'est grâce à son ancien protégé, le petit Lapointe, que la police a mis la main sur Jo-le-Chauve, un dangereux truand qu'elle traquait depuis six mois.

    Spécialisé dans le braquage des encaisseurs de banque, son dernier coup avait mal tourné et il avait été blessé. Il s'est réfugié au Pélican, dans la seconde chambre du premier étage. Odette Lagrange a eu le malheur de l'entendre gémir de douleur. Et Natacha a téléphoné à un complice pour la faire descendre. En ce moment, c'est l'interrogatoire de Jo-le-Chauve qui donne le plus de fil à retordre à Lapointe…




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