Sujet
[Source : Mathieu Rutten in Simenon (Nandrin,
Eugène Wahle, 1986).]
S'agissant de ses
Dictées,
au contraire de son éditeur, Simenon ne veut pas entendre parler
de « Mémoires », encore moins de « Mélanges
». Dans
De la cave au grenier, l'auteur s'étend
sur ce problème : « Ce ne sont en effet ni des mémoires,
ni un journal à proprement parler, ni un recueil de pensées
plus ou moins philosophiques. Ce n'est pas de la littérature.
En somme, ce sont seulement les pensées qui passent par la
tête d'un vieil homme, plus ou moins jour par jour, et même
certains récits de mon emploi du temps. Autrement dit, ce n'est
rien du tout, puisque cela n'appartient à aucun genre ».
Pour Simenon, il s'agit simplement de
dictées, faites
au jour le jour. Cependant, il demeure tout particulièrement
attaché à la grande authenticité. Position qu'il
justifie par le fait que, généralement, le cerveau conserve
les moments intenses et heureux. Ceci semblerait expliquer une raréfaction
de ces moments, directement proportionnelle à l'âge,
alors que d'autres moments deviendraient de plus en plus nombreux.