Texte intégral
[Lettre adressée à Pierre Favre,
Association des Amis de Robert Brasillach.]
Cher Monsieur,
Je suis pris de court, en pleine révision de roman.
En outre, romancier et rien d'autre, je suis incapable d'écrire
un article digne de celui qui m'en a consacré de si
encourageants. J'avais, pour Robert Brasillach, une sincère
admiration et je ne crois pas être le seul à
penser que la critique française ne serait pas la même
s'il était encore parmi nous. Et sans doute nous aurait-il
donné d'autres uvres car sa gamme, à lui,
était fort étendue, son dynamisme étonnant.
Je ne l'ai rencontré qu'une fois. Il a fait sur moi
une très forte impression et j'ai appris plus tard
en parlant de lui à ses amis à l'aimer davantage.
L'aurais-je déçu ? C'est possible, car il attendait
de moi un grand roman (que j'attendais peut-être
aussi ?) alors que mon uvre continue à être
faite de petites pierres, comme une mosaïque. Je pense
plutôt qu'il aurait compris.
Je m'excuse de ce pauvre et banal hommage sous forme de lettre
et vous prie de croire, cher Monsieur, que je suis de tout
cur avec vos amis et les siens. Votre très
dévoué.
17 novembre 1964