Le petit saint
Roman

  • Rédaction
    Epalinges (Vaud, Suisse), du 5 au 13 octobre 1964.


  • Manuscrit
    Manuscrit autographe, stylo à bille noir, papier ocre ; paginations multiples (fascicule I : 26 feuillets ; fascicule II : ff. 27 à 47) ; corrections très peu nombreuses, uniquement des suppressions, réalisées en cours d'écriture ; signé et daté de : Epalinges, le 13 octobre 1964.
    Dactylographie faisant suite au manuscrit sur papier japon butterfly ; paginations multiples (fascicule I : 128 feuillets ; fascicule II : ff. 129 à 228) ; corrections de l'auteur à l'encre noire, mots barrés au crayon bleu gras ; signée et datée de : Epalinges, le 13 octobre 1964.
    Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune [ ? ].


  • Edition originale
    Tirage de tête

    Achevé d'imprimer : 4 mars 1965.
    Paris, Presses de la Cité ; 22,5 x 15 cm, 244 pages en feuilles, sous double emboîtage d'édition citron.
    60 exemplaires de luxe, numérotés de 1 à 60.


      Le petit saint, 1965.
    Edition originale, tirage de tête.


    Tirage courant

    Achevé d'imprimer : 4 mars 1965.
    Paris, Presses de la Cité ; 21 x 14 cm, 244 pages ; cartonnage d'édition, jaquette illustrée (non signée) en couleurs.


     

    Le petit saint, 1965.
    Edition originale, tirage courant, avec bande-annonce.



  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive


      Le petit saint, 1965.
    Réédition (Presses de la Cité).


      Le petit saint, 1978.
    Réédition (Presses de la Cité).


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome 39.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 12.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 12.
    In Romans (Paris, Gallimard, 2003 ; « Bibliothèque de la Pléiade ») - tome II.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    1967 : The Little Saint (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).


      The Little Saint 1967.
    Edition américaine
    (Harcourt Brace Jovanovich).


    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Remarque(s)
    Le petit saint est un livre auquel Simenon tenait beaucoup et pour lequel il avait beaucoup d'affection. La rédaction de ce roman a été entreprise en 1958, puis abandonnée. Simenon ne reprit cette œuvre inachevée que six ans plus tard. C'est ce qui explique la mention manuscrite portée sur la bande publicitaire de l'édition originale courante : « Enfin je l'ai écrit ! ». Simenon a déclaré à plusieurs reprises que Le petit saint était son roman préféré, et sans doute le plus personnel.

    Le manuscrit d'un roman écrit et publié en 1959, Le veuf, porte une longue dédicace, destinée au propriétaire du manuscrit, dans laquelle il est question d'un roman que Simenon projette d'écrire depuis longtemps : Le rouquin. C'est sous ce titre que la publication du Petit saint était annoncée.


  • Intrigue
    Louis Cuchas est l'avant-dernier d'une famille de six enfants. Sa mère, Gabrielle Cuchas, est marchande des quatre-saisons aux Halles (Paris). Son père, Lambert Heurteau, a quitté Gabrielle peut avant sa naissance. Ses frères et sœurs — Vladimir, Alice, les jumeaux Guy et Olivier, Emilie — sont nés de pères différents.

    Rien ne rapproche cette marmaille, si ce n'est le toit qui les abrite, rue Mouffetard, dans une misère et une promiscuité où le vice lui-même n'a plus de nom. Gabrille Cuchas y reçoit ses amants successifs sans la moindre pudeur. Son goût du sexe et son travail de maraîchère ne lui laissent d'ailleurs pas le temps de s'occuper de ses enfants qui, les uns après les autres, déserteront le logis familial.

    A l'école, Louis Cuchas est un être à part. Si on le bat, il ne riposte pas et refuse de désigner les coupables. Ses camarades de classe le surnomment le petit saint. A la maison, il aide sa mère, dont il est le préféré. Aux Halles aussi où, avant d'aller à l'école, il adore l'accompagner en l'aidant à pousser sa charrette de fruits et légumes, son surnom l'a suivi.

    Que ce soit parmi les petites gens du quartier populeux de la Moufetard ou avec les marchands et les ouvriers des Halles, Louis Cuchas est un gamin apprécié. Jamais il ne paraît malheureux et, le plus souvent, se contente d'observer les choses et les gens. Il laisse venir le monde à lui et enregistre les sons, les images, les couleurs et les sensations qui s'offrent à lui.

    Louis Cuchas grandit, mais garde son visage de fillette encadré de boucles délicates et reste le même petit garçon aimable et pudique. Une fois qu'il a terminé sa scolarité obligatoire, c'est tout naturellement aux Halles qu'il travaille. De nuit, à décharger les camions. Car la journée, il peint. Encouragé par M. Suard, qui tient le magasin dans lequel il achète son matériel.

    La peinture devient la grande passion de Louis Cuchas. Il ne vit que pour elle. Le taudis de la rue Mouffetard, où il habite désormais seul avec sa mère, qui ne reçoit plus d'hommes, est devenu son atelier de peintre. Sur ses toiles, Louis traduit tous les sentiments et toutes les impressions qu'il a accumulés pendant vingt ans, alors qu'il observait la vie et les habitants de son quartier. C'est l'éclosion d'une vie nouvelle et, en même temps, l'ouverture à sa première expérience amoureuse.

    Malgré des jours difficiles, Louis Cuchas quitte sa mère — qu'il aimera toujours tendrement — et la rue de son enfance. Il déménage à Montparnasse et s'installe dans un véritable atelier. Ses toiles commencent à se vendre. Grâce à M. Suard, qui a quitté son magasin de matériel pour peintres et est devenu propriétaire d'une galerie d'art, la popularité de Louis Cuchas croît avec régularité.

    Il devient un peintre célèbre, et un homme peu soucieux d'argent et de gloire. En effet, Louis Cuchas reste un être pur, préservé par un don d'enfance qui s'épanouit en un idéal d'artiste. Il reste Louis, le mystérieux petit garçon à la fois proche et lointain.

    Sa renommée, auréolée de légende, fait de lui l'un des peintres les plus connus et les plus cotés de Montparnasse. Et lorsqu'on lui demande :

    — Maître, qui êtes-vous ?

    Il répond pudiquement :

    — Un petit garçon.




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