Intrigue
Depuis vingt ans, des vols de bijoux sont commis par un gang que Maigret
n'a jamais pu confondre. Même s'il soupçonne Manuel Palmari
d'en être le cerveau, il ne réussit pas à en établir
la preuve.
Palmari fait partie des truands de la vieille école
celle que le commissaire affectionne et, à soixante
ans, donne l'image d'un homme retiré du Milieu. Occasionnellement,
il a été indicateur de police, ce qui lui a valu de
perdre l'usage de ses jambes à la suite d'un règlement
de comptes. Venu de Corse, Palmari a débuté comme souteneur,
puis est devenu patron d'un restaurant huppé,
Le Clou doré.
Aline Bauche (vingt-cinq ans), une ancienne prostituée est
la maîtresse de Palmari. Elle vit avec lui, l'appelle affectueusement
papa et représente son seul contact avec l'extérieur.
Aussi Maigret l'a-t-il placée sous haute surveillance.
L'assassinat de Manuel Palmari, dans son appartement de la rue des
Acacias (Paris, France), offre à Maigret l'occasion longtemps
attendue de faire toute la lumière sur l'affaire des vols de
bijoux.
Aline Bauche joue la veuve éplorée tandis que l'enquête
menée par Maigret établit que Palmari, profondément
épris de sa maîtresse, a fait d'elle une femme riche
en lui léguant toute sa fortune. En effet, c'est elle qui est
propriétaire de l'immeuble qu'elle habite avec la victime,
du restaurant
Le Clou doré, ainsi que d'un hôtel
de passe dans lequel elle s'est réservé un appartement.
Elle y reçoit, à l'insu de Palmari, un homme d'environ
quarante ans, Fernand Barillard. Ce représentant de commerce
est spécialisé dans la vente de coffrets et d'écrins
destinés aux bijouteries. Il fait partie de la
bande à
Palamari et a été engagé par le caïd
lui-même. Son rôle consiste à repérer les
bijouteries et à fournir, sur elles, toutes les informations
nécessaires au braquage. Le vol est ensuite effectué
par des jeunes gens, sans casier judiciaire et venus de province.
Ainsi, en cas d'arrestation, ils sont dans l'impossibilité
de fournir des informations compromettantes.
Une fois dérobés, les diamants sont refaçonnés
par un vieux Juif letton (à peu près septante ans) et
sourd-muet. Son vrai nom est Victor Krulak mais, en 1940, à
la faveur du désordre créé par les bombardements
de Douai, il se fait passer pour le grand-père d'une orpheline
belge, Mina Claes, dont il emprunte le nom pour devenir Jef Claes.
La petite orpheline a grandi. Elle a aujourd'hui une trentaine d'année
et est mariée à un certain
Fernand Barillard !
Lorsque Maigret comprend que le représentant de commerce est
aussi l'amant d'Aline Bauche, il imagine aisément les riches
perspectives qui peuvent désormais s'offrir à lui.
Maigret traquait sans succès le gang de Palmari depuis vingt
ans. Deux jours d'enquête les 7 et 8 juillet seront
suffisants pour le démanteler. Mais il ne parviendra cependant
pas à éviter qu'un second meurtre soit commis.
La victime est le vieux tailleur de diamants, Jef Claes, retrouvé
pendu dans la cave de l'immeuble appartenant à Palmari, où
il était tenu séquestré pour son travail. Mais
c'était un témoin qui pouvait être gênant.
Fernand Barillard n'a donc pas hésité à le supprimer.
Maigret arrête Barillard et l'inculpe des meurtres de Claes
et de Palmari.
Il arrête également Aline Bauche, pour sa complicité
dans le meurtre de Manuel Palmari : c'est elle qui a fourni à
Barillard l'arme qui a tué le chef du gang. Et là, c'est
au juge qu'il appartiendra de dire qui, d'Aline ou de Fernand, est
le plus coupable.
Pour Maigret, l'enquête est terminée.