La tête d'un homme
[L'homme de la Tour Eiffel]
Roman

  • Rédaction
    Hôtel Aiglon, boulevard Raspail 232, Paris 14e (France), en février 1931.
    Selon le livre de comptes de Simenon : en septembre 1930.


  • Manuscrit
    [ ? ].
    Le manuscrit a été détruit par l'auteur.


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune.


  • Edition originale
    Achevé d'imprimer : septembre 1931.
    Paris, A. Fayard ; 19 x 12 cm, 251 pages ; couverture illustrée (photo non signée) ; 6 Fr.
    [« Collection des romans policiers »].
    Pas de grands papiers, ni de tirage numéroté.


     

    La tête d'un homme, 1931.
    Edition originale.



  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    Tirage de luxe :
    Achevé d'imprimer : [ ? ].
    Paris, A. Fayard ; 19 x 12 cm, 251 pages ; couverture blanche papier fort.
    50 exemplaires sur vélin pur fil Lafuma.

    En feuilleton [ 1 ] :
    Dans l'hebdomadaire « Mon Copain », n° 45 (6ème année) - 4 (7ème année) du 15 octobre au 31 décembre 1933 (soit 12 livraisons) ; illustrations (photos tirées du film de Julien Duvivier ; Pathé-Natan).


     




      La tête d'un homme, 1933.
    Réédition.


     


    En feuilleton [ 2 ] :
    Dans l'hebdomadaire « Le Nouvelliste Dimanche », n° 42-55 du 17 janvier au 18 avril 1937 (soit 14 livraisons) ; illustrations (photos tirées du film de Julien Duvivier ; Pathé-Natan).






      La tête d'un homme, 1937.
    Réédition.






    Autre(s) réédition(s) :


      La tête d'un homme, [ ? ].
    Edition réservée à la Belgique
    (Editions CIR).


      La tête d'un homme, [1936].
    Réédition (A. Fayard).


      La tête d'un homme, 1963.
    Réédition (A. Fayard).


      La tête d'un homme, 1987.
    Réédition (Presses Pocket).


    Sous le titre L'homme de la Tour Eiffel, emprunté au deuxième film qui en a été tiré.
    Achevé d'imprimé : 15 juin 1950.
    Paris, A. Fayard ; 18,5 x 12 cm, 251 pages ; couverture laquée en carton léger illustrée en couleur (photo de Sacha Masour, représentant l'acteur Charles Laughton dans le rôle du commissaire Maigret).
    Collection « Le commissaire Maigret ».

    S'agissant du dénouement de l'intrigue, cette réédition ne tient pas compte des variations apportées à l'adpatation cinématographique sous le titre The Man of the Eiffel Tower.


      L'homme de la Tour Eiffel, 1950.
    Réédition.


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome II.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 16.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Maigret kämpft um den Kopf eines Mannes.
    On trouve aussi : Maigret riskiert seine Stellung.

    En anglais :
    1939 : A Battle of Nerves (première édition américaine).
    1939 : A Battle of Nerves (première édition anglaise).
    On trouve aussi : A Man's Head, The Patience of Maigret et Maigret's War of Nerves.


      Maigret's War of Nerves, 1986.
    Edition américaine
    (Harcourt Brace Jovanovich)


    En italien :
    1933 : La testa di un uomo.
    On trouve aussi : Maigret e una vita in gioco, Maigret e la vita di un uomo et Una testa in gioco.


      Maigret e la vita di un uomo, 1964.
    Edition italienne (A. Mondadori).


  • Adaptation(s) cinématographique(s)
    Liste non exhaustive

    La tête d'un homme, film français de Julien Duvivier.
    Adaptation et dialogues : Louis Delaprée, Julien Duvivier et Pierre Calsmann.
    Avec : Harry Baur (Maigret), Valéry Inkijinoff, Gina Manès, Alexandre Rignault, Gaston Jacquet…
    Sortie le 18 février 1933.


      La tête d'un homme, 1932.
    Affiche française ; 60 x 80 cm.


    Sous le titre The Man of the Eiffel Tower, film américain de Burgess Meredith.
    Avec : Charles Laughton (Maigret), Franchot Tone, Burgess Meredith, Belita, Patricia Roc…
    Sortie le 8 janvier 1950.
    Le film est sorti en France sous le titre L'homme de la Tour Eiffel.

    Le dénouement du film The Man of the Eiffel Tower présente des variations qui n'ont pas été apportées à la réédition du roman sous le titre L'homme de la Tour Eiffel.




    The Man on the Eiffel Tower, 1950 ; afiche américaine ; 71 x 55,5 cm.


      The Man on the Eiffel Tower, 1950.
    Affiche américaine ; 25 x 33 cm.


    Sous le titre L'homme de la Tour Eiffel, version française du film de Burgess Meredith.
    Sortie le [ ? ] 1950.


      L'homme de la Tour Eiffel, 1950.
    Affiche française ; 60 x 80 cm et
    120 x 160 cm.


      L'homme de la Tour Eiffel, 1950.
    Affiche française (Foy) ; 120 x 160 cm.


      L'homme de la Tour Eiffel, 1950.
    Affiche française ; 117 x 142 cm.


     
    L'homme de la Tour Eiffel, 1950.
    « La Cinématographie française », n° 1'332 du 8 octobre 1949 (couverture de la revue).


     

    La Marie du port, 1950.
    Film raconté en images.
    In « Mon film », n° 193 du 3 mai 1950.



    Sous le titre Der Mann vom Eiffelturm, version allemande du film de Burgess Meredith.
    Sortie le [ ? ].


      L'homme de la Tour Eiffel, [ ? ].
    Affiche allemande ; 60 x 80 cm.


    Sous le titre El hombre en la Torre Eiffel, version espagnole (Argentine) du film de Burgess Meredith.
    Sortie le [ ? ].


      El hombre en la Torre Eiffel, [ ? ].
    Affiche argentine ; 74 x 108,5 cm.


    Aux yeux de l'historien du cinéma français Raymond Chirat, l'adaptation fidèle et fouillée de La tête d'un homme de Julien Duvivier, qui a ses amateurs, plus nombreux hier qu'aujourd'hui, permettait à Harry Baur d'être le meilleur des nombreux Maigret à l'écran.

    Simenon a jugé catastrophiques les trois premiers films réalisés à partir de ses romans (Le chien jaune, La nuit du carrefour et La tête d'un homme). Pire, il a été floué par les producteurs des deuxième et troisième films. Comme René Clair a eu le courage de l'écrire, le cinéma est entre les mains de financiers qui ne font pas du cinéma, mais qui tripotent dans le cinéma. Aussi Simenon va-t-il prendre la décision de ne plus accorder aucun droit cinématographique, quelles que soient les sommes de plus en plus élevées que lui proposent désormais les producteurs.

    Simenon va rester fidèle à sa décision pendant plus de cinq ans. Puis il se désintéressera totalement de ce que les réalisateurs peuvent faire à partir de ses romans, se contentant tout au long de sa vie de toucher de substantiels droits cinématographiques.

    Il convient de noter que Simenon — sans doute fasciné par la réussite artistique et commerciale de Marcel Pagnol, passé avec armes et bagages du théâtre au cinéma — a été tenté de réaliser lui-même le film. Avec Inkijinoff, il a même travaillé à une première adaptation, qui n'a pas été retenue par Duvivier. Après avoir renoncé à prendre part à la réalisation de La tête d'un homme, Simenon a définitivement tourné le dos à la création cinématographique. Il se rend aussi compte que, mis à part les auteurs dramatiques (Pagnol, Guitry, Verneuil, etc.), un seul écrivain français a alors signé un film (Jean Cocteau, Le sang d'un poète, en 1930) et qu'il attendra quinze ans avant d'en diriger un autre (La belle et la bête, en 1946). Par ailleurs, un autre écrivain parvient à adapter un épisode que lui a inspiré la guerre d'Espagne (André Malraux, Espoir, monté en 1939 et sorti en 1945) avant d'en rester là, s'agissant du cinéma. Sagesse de Simenon, donc.


  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Sous le titre The Man on the Eiffel Tower, téléfilm anglais d'Irving Allen.
    Scénario : Harry Brown et John Cortez.
    Avec: Charles Laughton (Maigret), [ ? ]…
    Première diffusion : RKO Radio (Grande-Bretagne), le [ ? ] 1949.

    Le téléfilm anglais d'Irving Allen The Man on the Eiffel Tower marque la première apparition du commissaire à la télévision.

    Sous le titre Death in Mind, téléfilm anglais de John Elliott.
    Scénario : Giles Cooper et John Elliott.
    Avec: Rupert Davies (Maigret), Ewen Solan, Helen Shingler, Neville Jason, Victor Lucas, Anton Rodgers, John Ronane, Gabriella Licudi, Robin Chapman…
    Première diffusion : BBC TV (Grande-Bretagne), le 26 novembre 1962.

    Sous le titre Una vita in gioco, téléfilm italien de [ ? ].
    Adaptation et dialogues : [ ? ].
    Avec : Gino Cervi (Maigret), Ugo Pagliai, Gian Maria Volontè, Mario Maranzana, Franco Volpi…
    Première diffusion : RAI-TV (Italie), le [ ? ] 1965.

    La tête d'un homme (première version, en noir et blanc), téléfilm français de René Lucot.
    Adaptation et dialogues : Claude Barma et Jacques Rémy.
    Avec : Jean Richard (Maigret), Serge Merlin, Jean Saudray, François Cadet, Christian Rémy, Maurice Coussonneau, Maurice Gautier, Jean Michaud, John Abbey, Marcel Pérès, Jean Desailly…
    Première diffusion : TV 1 (France), le 9 décembre 1967.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 02].

    La tête d'un homme (seconde version, en couleurs), téléfilm français de Louis Grospierre.
    Adaptation et dialogues : Alain Franck.
    Avec : Jean Richard (Maigret), Patrick Massieu, Gérard Desarthe, Denis Manuel, Jean-Pierre Maurin, André Penvern, Mike Marshall, Stéphane Gildas, Jeannette Batti, Ingrid Rossi, Francesca Friedman, Henri-Jacques Huet, Annick Tanguy…
    Première diffusion : Antenne 2 (France), le 5 octobre 1983.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 59].

    Sous le titre Maigret et la tête d'un homme, téléfilm français de Juraz Herz.
    Scénario et dialogues : [ ? ].
    Avec : Bruno Crémer (Maigret), Marisa Berenson, Emmanuel Salinger, Olivier Achard…
    Première diffusion : [ ?], le [ ? ] 1994.
    [Série des téléfilms Maigret/Bruno Crémer ; 15].


  • Intrigue
    Le 7 juillet, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine, France), une riche veuve américaine (septante-quatre ans), Mme Henderson, et sa femme de chambre, Elise Chatrier, sont assassinées dans leur villa vers deux heures du matin. Très rapidement, la police arrête Joseph Heurtin, un livreur de vingt-sept ans, dont la présence sur les lieux du crime ne fait aucun doute. La justice reconnaît Heurtin sain d'esprit et, le 2 octobre, le condamne à mort.

    Le commissaire Maigret, lui, doute de la culpabilité du jeune homme et, avec la complicité de sa hiérachie, organise l'évasion de Heurtin. Celle-ci a lieu durant la nuit du 15 au 16 octobre. Bien que Jospeh soit un être faible et influençable, Maigret espère qu'il tentera de prouver son innocence et qu'il le mènera sur la piste du vrai coupable. Aussi, dès sa sortie de prison, Heurtin est-il surveillé de près par la police.

    Une lettre anonyme, envoyée à la presse, évente le stratagème mis au point par Maigret. Elle permet cependant à Moers — de l'Identité judiciaire — de déterminer le lieu où elle a été écrite : La Coupole, un bar de Montparnasse. La filature de Heurtin conduit au même endroit. Seulement, le livreur n'ose pas rentrer dans le bar, mais tout laisse indiquer qu'il cherche à entrer en contact avec un habitué du bar.

    A La Coupole, Maigret découvre un lieu hanté par des personnages hétéroclites, dont de riches étrangers. Parmi eux, William et Ellen Crosby. Celui-ci, la trentaine, est le neveu et l'héritier de Mme Henderson. Le commissaire remarque aussi un jeune Tchèque de vingt-cinq ans, Jean Radek. Cet ancien étudiant en médecine — aujourd'hui sans moyens d'existence connus — se vante d'avoir en sa possession des milliers de francs ayant appartenus à Crosby, sans que celui-ci ne manifeste le moins du monde connaître Radek.

    L'ancien étudiant est du genre excentrique : c'est sans doute la raison pour laquelle il apprécie que Maigret s'intéresse de près à lui. Il s'ingénie à montrer au commissaire qu'il sait tout et lorsqu'il comprend que celui-ci le croit coupable, il est certain qu'on ne trouvera jamais la moindre preuve contre lui. Alors, il fait clairement comprendre à Maigret que sa modeste intelligence ne lui permettra jamais de comprendre quoi que ce soit à cette affaire…

    Sur ces entrefaites, William Crosby se suicide dans la villa de sa tante et Joseph Heurtin tente de mettre fin à ses jours chez son père qui ne veut pas d'un criminel chez lui. Alors Maigret tend un piège à Radek et le prend en flagrant délit au moment où il essaye de provoquer la mort d'Ellen Crosby.

    Le Tchèque s'effondre et avoue. Un jour, Crosby — alors en manque d'argent — souhaite à voix haute se débarrasser de sa tante à héritage et propose cent-mille francs à quiconque accepterait de le prendre au mot. Jean Radek met alors au point un plan machiavélique. Il pousse Joseph Heurtin à cambrioler la villa de Mme Henderson et, au même moment, assassine les deux femmes. Il ne laisse aucune trace de son crime, au contraire de Heurtin dont la mise à sac de la villa révèle ses empreintes.

    Le coup de force de Radek est de s'être arrangé pour que Crosby et Heurtin ignorent l'identité de l'assassin. A leurs yeux, il passe tout au plus pour celui qui a commandité le meurtre. C'est d'ailleurs en faisant croire à William que la police sait tout du sort qu'il souhaitait voir réservé à sa tante, qu'il provoque le suicide du jeune Américain.

    Radek a agi par haine de la société qui a commis l'injustice de nier son intelligence. Par besoin d'être reconnu et admiré, il a mis ses capacités au service du mal, mais il est allé trop loin… Il sera exécuté en janvier.

• Apporter une information complémentaire
ou une correction : cliquer ici