Artiste |
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DAVID, Hermine
Née à Paris (France) le 19 avril 1886,
morte à Paris (France) le 1er décembre
1970
Éléments biographiques
[Source : J.-C. Benoît «
Galerie Le Ver-Vert » à Nevers (France).]
Hermine David est née le 19 avril 1886 à
Paris, boulevard des Batignolles. Sa mère prétendait
l'avoir eue avec un prince de Habsbourg, ce que l'artiste
a semblé croire elle-même toute sa vie.
A quinze ans, Hermine prend se premières leçons
de dessin. En 1902, elle s'échappe du cocon familial,
travers la Seine, fréquente les Beaux-Arts et
s'inscrit à l'Académie Julian en 1905.
Passionnée par la gravure, elle entre dans l'atelier
de Jean-Paul Laurens.
En 1906, elle rencontre Pacsin, dont la célébrité
est grande. Dorénavant, elle fait partie de sa
bande, avec Foujita, Kiki, Kisling, Braque, Juan
Gris et bien d'autres que viennent grossir les artistes
du Bateau-Lavoir : Suzanne Valadon, Max Jacob, Vlaminck,
ainsi que Per Krohg, venu de Norvège. Hermine
David et Pacsin partagent un temps le même atelier.
C'est à Pigalle qu'ils découvriront ensemble
le monde du cirque qui les émerveille et les
inspire fortement.
Les expositions se suivront jusqu'en 1914, saluées
par la critique. Cette année-là verra
le départ d'Hermine et Pacsin pour l'Angleterre
et les Etats-Unis. C'est la guerre qui contraint Pacsin,
sujet bulgare, à quitter l'Europe. A New York,
où ils s'installent, la bonne société
accueille bien les artistes venus de Paris et leurs
uvres se vendent bien.
Sous l'influence de l'Amérique puritaine, ils
se marient dans l'intimité en 1918. Pendant leur
séjour, qui durera jusqu'en 1920, ils voyageront
dans le Sud : Floride, Louisiane, Mexique, Texas. Après
Cuba, où Pacsin fait des frasques, tous deux
décident de rentrer en France. Ils retrouvent
Paris en septembre 1920, mais c'est la séparation.
Les manifestations artistiques se succèdent à
nouveau. En 1923, Hermine expose au Salon d'Automne,
au Salon des Indépendants et à la galerie
Berthe Weil. C'est le succès, qui donne lieu
à une joyeuse fête offerte par Pacsin,
toujours affectueusement attentif au travail d'Hermine,
malgré la passion qu'il éprouve maintenant
pour Lucy Krohg.
Jusqu'en 1929 (c'est le déclin des années
folles), Hermine est sollicitée de toute part.
Mais son état de santé l'oblige à
prendre du repos. Séjours dans les Alpes de Savoie
et dans les Pyrénées. Elle se rendra aussi
à Barcelone et à Majorque d'où
elle ramènera de nombreuses esquisses et aquarelles.
En 1930, Pacsin, resté l'époux légitime
d'Hermine, se suicide dans son atelier, laissant un
mot d'adieu pour Lucy. Un journaliste écrira
alors : La tragédie aura son prolongement
jusqu'aux années 60 à travers les deux
femmes liées par le destin à cet amour
qu'elles ont payé de beaucoup de souffrance et
qui sont vouées désormais au souvenir
de Pacsin.
En 1932, Hermine David reçoit la Légion
d'Honneur. Ses qualités de fin graveur étant
reconnues, elle est fort sollicitée pour illustrer
des textes des plus grands écrivains : Alain-Fournier,
Giraudoux, Maurois, Proust, Claudel. Valery Larbaud,
Giono et bien d'autres contemporains, mais aussi Victor
Hugo, Rimbaud, etc. Plus de 70 ouvrages seront ainsi
illustrés par ses soins. Travail colossal qui
se fera pendant de longues années.
Parallèlement, la peinture n'est pas délaissée
pour autant. Sont talent de paysagiste s'exprime à
travers ses vues de Paris et de ses environs, d'Ile-de-France,
du Midi, de Saint-Vaste, etc. Lucy Krohg, qui tient
maintenant une galerie, lui offre ses cimaises : l'art
sacré y est en bonne place (peintures, dessins,
aquarelles, gravures, émaux). En mai 1966, Hermine
David se retire à la Maison de retraite des Artistes
de Nogent-sur-Marne, où elle dessine encore et
d'où partiront, sur place et dans la région,
ses dernières expositions.
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