Remarque(s)
Train de nuit est le premier des
prototypes : celui que
Jean-Christophe Camus appelle le
Maigret des cavernes. Il ne
figure pas dans le cycle
officiel des « Maigret »,
qui compte 103 enquêtes. Lorsque ce roman arrive en librairie,
le public a toutefois déjà fait la connaissance du commissaire
Maigret. Dans
La
maison de l'inquiétude, le troisième prototype
dans l'ordre de rédaction et le seul a avoir fait l'objet d'une
publication préoriginale (in « L'uvre »,
en feuilleton à partir du 1er mars 1930).
Pour sa première apparition, Maigret ne joue pas les premiers
rôles. C'est l'un de ses inspecteurs, Torrence, qui mène
l'enquête et manifeste le plus de flair. Maigret n'intervient
véritablement qu'à la fin du récit, se montrant
à la fois magnanime et paternel, pour arranger l'affaire en
allant au-delà de la stricte légalité.
Pour la première fois, la plume de Simenon trace le nom de
celui qui deviendra l'un des commissaires les plus célèbres
du monde. Mais, lorsqu'il émerge du néant dans
Train
de nuit, Maigret demeure très flou. Il a une fonction :
commissaire de police, mais pas de visage. Aucune précision
sur son aspect physique, son âge, sa démarche, sa situation
familiale. Il n'a même pas encore sa fameuse pipe
L'intrigue de
Train de nuit offre de tels point communs avec
celle du
Bonheur
de Lili (un roman publié sous le pseudonyme de
Georges-Martin-Georges ; Paris, J. Ferenczi et Fils, 1930), qu'on
ne pas parler de variante, mais d'une véritable reprise d'une
oeuvre à l'autre.