Sujet
[Source : Mathieu Rutten in Simenon (Nandrin,
Eugène Wahle, 1986).]
Nous savons l'importance qu'attache Simenon à l'axiologie
homme
nu -
homme habillé, en tant que vision réalité,
structure ou doctrine, peu importe du monde contemporain, décrit
dans ses romans et ses autobiographies. Pour autant, il tend à
l'universalisme et à l'éternité de la dichotomie,
si dichotomie il y a.
Pour preuve, l'insistance qu'il met à revenir sur celle-ci
dans
Les libertés qu'il nous reste, dans
La
femme endormie et dans
Jour
et nuit, où il approfondit le problème en
le rattachant à d'autres constantes de la psychologie et métaphysique
simenoniennes : la monotonie, la simplicité et l'humilité
également du style ; la vie diurne (habillée) et nocturne
(nue), si importantes et décisives pour l'existence ou la non-existence
de la mémoire, du rêve, du subconscient chez lui, le
somnambule ; la
pudeur Simenon, pouvant être aussi bien
la
timidité Simenon que la
lâcheté Simenon.
Tout cela, indissociable de sa formation littéraire sur laquelle
il lui plaît de souligner l'impact qu'eurent la Bible et les
Evangiles, les
Essais de Montaigne, l'uvre de Dostoïevski,
de Gogol et de Tchekhov.