Maigret et M. Charles
Roman


  • Rédaction
    Epalinges (Vaud, Suisse), du 5 au 11 février 1972.


  • Manuscrit
    Le roman est écrit directement à la machine et la dactylographie n'a pas été précédée d'un manuscrit autographe.
    Tapuscrit sur papier japon butterfly ; 133 feuillets ; corrections de l'auteur à l'encre noire ; signé et daté de : Epalinges, le 11 février 1972.
    Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).

    L'enveloppe jaune, sur laquelle figurent les notes préparatoires de l'auteur, est intitulée La visiteuse de Maigret. Le choix définitif du titre — Maigret et M. Charles — n'interviendra qu'au moment de la dactylographie finale du texte.


  • Publication d'une préoriginale
    En feuilleton dans le quotidien « Le Figaro », n° 8'651-8'668 du 10 au 28/29 juillet 1972 (soit 18 livraisons) ; illustrations de Piem.













    Maigret et M. Charles, 1972.
    Publication en préoriginale.



  • Edition originale
    Tirage de tête

    Achevé d'imprimer : 20 juillet 1972.
    Paris, Presses de la Cité ; 21 x 14 cm, 189 pages en feuilles ; sous double emboîtage d'édition bleu marine.
    110 exemplaires de luxe, numérotés de 1 à 110.


      Maigret et M. Charles, 1972.
    Edition originale, tirage de tête.


    Tirage courant

    Achevé d'imprimer : 20 juillet 1972.
    Paris, Presses de la Cité ; 20 x 13,5 cm, 189 pages ; cartonnage d'édition, jaquette illustrée (non signée) en couleurs.
    Le titre imprimé sur la jaquette est : Maigret et Monsieur Charles.


      Maigret et M. Charles, 1972.
    Edition originale, tirage courant.


  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive


      Maigret et monsieur Charles, 1973.
    Réédition (Presses de la Cité).


      Maigret et monsieur Charles, 1977.
    Réédition (Presses de la Cité).


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome XXVIII.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 15.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 15.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Maigret und Monsieur Charles.


      Maigret und Monsieur Charles, 1990.
    Edition allemande (Diogenes).


    En anglais :
    1974 : Maigret Loses His Temper (première édition américaine).
    1973 : Maigret and Monsieur Charles (première édition anglaise).


      Maigret and Monsieur Charles, 1973.
    Edition anglaise (Hamish Hamilton).


    En italien :
    1977 :
    Maigret e il signor Charles.


  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Maigret et Monsieur Charles, téléfilm français de Jean-Paul Sassy.
    Scénario et dialogues : Jacques Rémy et Claude Barma.
    Avec : Jean Richard (Maigret), Claude d'Yd, Betty Beckers, Danièle Croisy, Jean-François Devaux, François Cadet, Gilbert Servien, Paulette Dubost, Germaine Delbat, Robert Rondo, Carlo Nell, Maurice Gautier…
    Première diffusion : Antenne 2, le 4 juin 1977.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 34].

  • Remarque(s)
    Lorsqu'il écrit Maigret et M. Charles, Simenon ne se doute pas qu'il s'agit à la fois de son ultime « Maigret » et de son tout dernier roman. En effet, c'est le 18 septembre 1972 qu'il prendra la décision de cesser d'écrire, après avoir établi, comme à l'accoutumée, l'enveloppe jaune, de son 213e roman, Victor.

    Cette dernière enquête du commissaire Maigret est certainement la plus tragique aux yeux de l'auteur puisqu'elle comporte l'adresse de l'armurier parisien chez lequel sa fille Marie-Jo se procurera l'arme qu'elle utilisera pour se suicider en mai 1978.

    Le lundi 5 février 1973, Simenon a demandé à sa secrétaire de se rendre à l'ambassade de Belgique, afin d'y faire rayer, sur son passeport, la mention romancier et de la remplacer par sans profession. Par ce geste, il confirme sa décision de ne plus écrire. Deux jours plus tard, le mercredi 7 février, le quotidien lausannois « 24 heures » publie une interview exclusive que Simenon a accordée à Henri-Charles Tauxe et dans laquelle il s'explique sur ses motivations.




    Simenon à la une du quotidien « 24 heures », le 7 février 1973.


    L'article paru dans « 24 heures » a été repris dans « Paris-Match » (n° 1'241 du 17 février 1973) sous le titre : Simenon : « J'ai septante ans, c'est fini, je tue Maigret...».




    Caricature non signée de Simenon.
    In « Paris-Match », le 17 février 1973.



    La décision de Simenon de cesser d'écrire a, bien entendu, suscité beaucoup de commentaires. Dans un article paru dans un quotidien belge, Marc Simenon « explique la décision de son père » et dans la revue « 813 », Noëlle Loriot en apporte un commentaire émouvant.


  • Intrigue
    Nathalie Sabin-Levesque se présente à la P.J. et, bien que visiblement en état d'ébriété, demande à être reçue par le commissaire Maigret. Elle lui annonce la disparition de son mari, Gérard, un notaire connu et apprécié par la bonne société de Saint-Germain-des-Prés (Paris, France). Cela fait un mois qu'il ne s'est plus manifesté auprès de son premier clerc, désormais embarrassé par des actes qu'il ne peut pas signer lui-même.

    Certes, Gérard Sabin-Levesque était coutumier de fugues amoureuses, mais celles-ci ne dépassaient guère une semaine. Maigret comprend rapidement que l'alcoolisme de l'épouse du notaire cache solitude et désespoir. Son enquête lui apprend que le mariage des Sabin-Levesque est un échec. En quinze ans, ils n'ont pratiquement jamais mené la vie d'un couple uni. Nathalie ne s'est jamais sentie admise par l'entourage de son mari et n'a pas mis plus de trois semaine pour avoir la certitude qu'elle ne compterait pas beaucoup pour lui. Elle s'est donc mise à boire, ce qui n'a rien fait pour améliorer la situation du ménage. Ce d'autant plus que Gérard n'a en rien changé ses habitudes de garçon, continuant à passer ses soirées dans les cabarets des Champs-Elysées. Dans ceux-ci, il est connu sous le nom de Monsieur Charles, un homme gai, charmant et généreux, qui n'hésitait pas, de temps à autre, à se choisir une entraîneuse et à vivre quelques jours avec elle.

    En creusant le passé de Nathalie Sabin-Levesque, Maigret découvre qu'elle n'est pas la secrétaire qu'elle prétend être et qui a séduit son patron. C'est dans un bar, sous le nom de Trika et en tant qu'entraîneuse, qu'elle a fait connaissance du notaire quinze ans plus tôt. Une fois le mariage consommé, Nathalie se retrouve abandonnée et isolée dans son hôtel particulier de Saint-Germain-des-Prés, avec l'alcool pour seul refuge. Au moment de leur rencontre, Gérard était vraiment amoureux ; tandis que Nathalie pensait plutôt à sa fortune et à son nom.

    Le cadavre de Gérard Sabin-Levesque finit par refaire surface. Dans le vrai sens du terme, puisque c'est dans la Seine qu'on le retrouve, le crâne défoncé par un coup donné avec un démonte-pneu. Maigret soupçonne la femme du notaire, qui boit de plus en plus et dont la santé psychique et physique se détériore notablement. Le commissaire la place sous haute surveillance, mais elle parvient malgré tout à échapper à la police.

    C'est alors qu'un second crime sera commis. La victime, assassinée par cinq balles de revolver, est l'ex-barman et ex-souteneur Jo Fazio. Un gigolo entretenu par une femme qui n'est autre que Nathalie Sabin-Levesque.

    Jo Fazio représentait pour Nathalie la dernière chance. Elle l'aimait vraiment, mais lui avait décidé de la quitter. Raison pour laquelle elle l'a tué. Découverte par Maigret, elle avoue au commissaire que c'est Fazio qui a frappé mortellement son mari, avec sa complicité. Si elle a abattu Fazio, c'est parce qu'elle ne pouvait pas rester seule pour affronter sa vie. Maintenant, elle a vraiment les mains vides…



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