LES ADAPTATIONS CINÉMATOGRAPHIQUES DU GRAND MEAULNES
Isabelle Rivière et le cinéma
article rédigé par Michel Autrand, président de l'AJRAF
Consciente de l'importance du cinéma et souvent sollicitée au sujet du Grand Meaulnes dont elle détenait les droits avec l'éditeur Emile-Paul, Isabelle Rivière s'est toujours montrée très exigeante sur la fidélité au roman de son frère. Plusieurs demandes ont été ainsi découragées par elle. En 1933 cependant, Jacques Copeau lui présente un jeune décorateur de théâtre, d'origine russe, André Barsacq (le futur directeur du Théâtre de l'Atelier) avec lequel l'entente est immédiate : ils rédigent ensemble un premier scénario. Mais les difficultés qui s'accumulent avec le producteur et les problèmes financiers compromettent l'entreprise. L'affaire traîne en longueur et après plusieurs rebondissements, est une première fois abandonnée en 1949. En 1951, le réalisateur Julien Duvivier tente sa chance sans succès : Isabelle reste, malgré tout, fidèle à Barsacq. Ce dernier pourtant revient en vain à la charge en 1959. Définitivement lassée cette fois, Isabelle ne donne plus suite. (Pour l'édition de la correspondance entre Isabelle Rivière et André Barsacq consulter les numéros 118 et 120 du Bulletin de l'AJRAF)
Mais quatre ans plus tard, tout repart, et cette fois arrive à terme, avec un jeune cinéaste de 29 ans, Jean-Gabriel Albicocco. Isabelle aura eu finalement la joie de voir porté à l'écran Le Grand Meaulnes de ses voeux.