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Rédaction
L'incertitude demeure...
A bord de l'Ostrogoth, Le Four à Chaux, près
Morsang-sur-Seine (Essonne, France), en mai 1930 [ ? ].
D'autres sources indiquent : à Stavoren (Pays-Bas), au début
de l'hiver 1929-1930. Elles précisent aussi que les deux premiers
chapitres ont très vraisemblablement été écrits
à Wilhemshafen (Allemagne) [ ? ].
Selon le livre de comptes de Simenon : à Delfzijl (Pays-Bas),
en septembre 1929.
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Manuscrit
[ ? ].
Le manuscrit a été vendu aux enchères au profit
des prisonniers de guerre, à l'initiative de l'auteur en 1943.
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Publication d'une préoriginale
En feuilleton dans l'hebdomadaire « Ric et Rac », n°
71-83 du 19 juillet au 11 octobre 1930 (soit 13 livraisons).
Pietr-le-Letton, 1931.
Publication en préoriginale.
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Edition originale
Achevé d'imprimer : mai 1931.
Paris, A. Fayard ; 19 x 12 cm, 251 pages ; couverture illustrée
recto-verso (photo de Lecram*) ; 6 Fr.
[« Série des romans policiers »].
Pas de grands papiers, ni de tirage numéroté.
* Selon Michel Carly in Maigret notre contemporain (Onmibus,
tome 1, p. XVI), la photo de couverture n'est pas de Lecram (imprimeur),
mais d'André Vigneau.
Pietr-le-Letton, 1931.
Edition originale.
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Réédition(s)
en français
Liste non exhaustive
Tirage numéroté :
Achevé d'imprimer : juillet 1932.
Paris, A. Fayard ; 19 x 12 cm, 251 pages ; couverture crème
imprimée, papier fort.
[50] exemplaires sur [vélin pur fil] Lafuma.
Tirage non numéroté et non justifié (l'indication
« exemplaire sur Lafuma » figure au dos du volume). On
trouve néanmoins des exemplaires qui portent un numéro
et d'autres pas.
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Pietr-le-Letton,
1932.
Réédition. |
Autre(s) réédition(s) :
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Pietr-le-Letton,
[ ? ].
Edition réservée à la Belgique
(Editions CIR). |
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Pietr-le-Letton,
1945.
Edition réservée au Canada
(A. Fayard). |
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Pietr-le-Letton,
2003.
Réédition (Le Livre de Poche). |
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Edition(s) collective(s)
en français
Liste non exhaustive
In uvres
complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973)
- tome I.
In Tout
Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993)
- tome 16.
In Tout
Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome
16.
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Traduction(s)
Liste non exhaustive
En allemand :
[ ? ] : Maigret und Pietr der Lette.
On trouve aussi : Maigret und die Zwillinge.
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Maigret und
Pietr der Lette, 2004.
Edition allemande
(Weltbild Sammler Edition). |
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Maigret und
Pietr der Lette, [ ? ].
Edition allemande (Diogenes). |
En anglais :
1933 : The Strange Case of Peter the Let (première édition
américaine).
1933 : The Case of Peter the Let (première édition
anglaise).
On trouve aussi : Maigret and the Enigmatic Lett.
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Maigret and
the Enigmatic Lett, 1974.
Edition anglaise (Penguin Books). |
En italien :
1933 : Pietro il lettone.
On trouve aussi : Maigret e il lettone et Pietr il lettone.
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Pietro il lettone,
1933.
Edition italienne (A. Mondadori). |
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Pietro il lettone,
1934.
Edition italienne (A. Mondadori). |
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Maigret e il
lettone, 1961.
Edition italienne (A. Mondadori).
Coll. E. De Pasquale. |
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Maigret e il
lettone, 1968.
Edition italienne (A. Mondadori).
Coll. E. De Pasquale. |
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Maigret e il
lettone, 1979.
Edition italienne (A. Mondadori).
Coll. E. De Pasquale. |
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Adaptation(s) pour la télévision
Liste non exhaustive
Sous le titre Peter the Lett, téléfilm
anglais de Rudolph Cartier.
Scénario : Giles Cooper.
Avec: Rupert Davies (Maigret), Ewen Solan, Helen Shingler, Neville
Jason, Victor Lucas, Marius Goring, Peter Illing, Arthur Ridley, Roger
Delgardo, Magda Miller
Première diffusion : BBC TV (Grande-Bretagne), le 17 décembre
1963.
Pietr-le-Letton, téléfilm français
de Jean-Louis Muller.
Adaptation et dialogues : Jacques Rémy et Claude Barma.
Avec : Jean
Richard (Maigret), Dimitry Rafalsky, Danièle Ajoret,
Martha Alexandrova, Ellen Bahl, Tom Clarke, Christian Bouillette,
François Dyrek, Maurice Gautier, Frédéric Santaya
Première diffusion : TV 2 (France), le 20 juillet 1972.
[Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 19].
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Remarque(s)
Pietr-le-Letton est la première enquête officielle
du commissaire Maigret, mais la cinquième à être
présentée en librairie. C'est aussi le premier roman
que Simenon a signé de son patronyme (le premier roman à
être publié sous son patronyme est Monsieur
Gallet, décédé).
Simenon, ce forgeur de légendes a toujours soutenu avoir
écrit Pietr-le-Letton en septembre 1929, à Delfzijl,
pendant qu'on recalfatait l' Ostrogoth : le bruit ne m'empêchait
pas de dormir la nuit, mais de jour ça m'empêchait de
travailler. Alors j'ai trouvé un vieux bateau sur le port,
une vieille péniche complètement défoncée,
pleine de rats, avec de l'eau sur le fond. J'ai disposé trois
caisses : une pour la machine à écrire, une pour mon
derrière et une autre pour la bouteille de vin rouge. Et je
me suis mis à taper là-dedans mon premier Maigret.
Or c'est sans doute La
maison de l'inquiétude, l'un des quatre proto-Maigret
qui a été écrit à ce moment-là.
Pietr-le-Letton fait partie des rares manuscrits de Simenon
à avoir été en souffrance suite à
l'indifférence des éditeurs. Refusé par cinq
maisons différentes, le roman achevé au début
de l'hiver 1929-1930 attendra entre six et huit mois avant
d'être publié dans les colonnes de « Ric et Rac
» (été 1930), puis en volume par Fayard (mai 1931).
Dans ce premier volume de la série des « Maigret »,
Simenon a l'étourderie de faire mourir l'inspecteur Torrence.
Ce qui n'empêchera pas celui-ci de déployer magie
d'auteur la plus grande vitalité en tant que détective
privé dans les remarquables Dossiers
de l'agence O., avant de réintégrer le sillage
de Maigret, trente ans plus tard, dans Maigret
chez le ministre.
A la fin de Pietr-le-Letton, Maigret suggère à
Hans Johansson de se donner la mort. Cette sorte d'obligation morale
à se suicider sous la plume d'un Simenon sans doute
encore imprégné par certains de ses romans populaires
n'est pas sans rappeler Deux
curs de femmes (publié sous le pseudonyme
de Jean du Perry ; Paris, J. Ferenczi et Fils, 1929) et La
victime (publié sous le pseudonyme de Georges Martin-Georges
; Paris, J. Ferenczi et Fils, 1929).
Le tome I des uvres complètes établies
par Gilbert Sigaux (Lausanne, Editions Rencontre, 1967) comprend le
texte de Georges Simenon intitulé La
naissance de Maigret
(1966).
Dans Pietr-le-Letton, l'officier de police Torrence est tué.
Il fera sa réappation, comme son acolyte Torrence (tué,
lui, dans Mademoiselle
Berthe) dans L'homme
dans la rue.
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Intrigue
Pietr Johannson (trente-deux ans), dit Pietr-le-Letton en raison de
ses origines russes, est un célèbre escroc international
qui n'a jamais été inculpé et que la police de
plusieurs pays d'Europe surveille de près. Lorsque la P. J.
de Paris est avertie de son arrivée imminente dans la capitale,
le commissaire Maigret se rend à la gare du Nord pour le prendre
en filature.
A sa descente de L'Etoile-du-Nord, le suspect prend la direction
de l'hôtel Majestic, où il rencontre le milliardaire
américain Mortimer-Levingston. Puis, toujours suivi par Maigret,
Pietr-le-Letton quitte le Majestic et se rend dans un hôtel
sordide de la rue du Rois-de-Sicile où on le connaît
sous le nom de Fédor Yourovitch. Là, il retrouve une
locataire qui est aussi sa maîtresse, la sulfureuse Anna Gorskine,
une juive Polonaise née à Odessa et résidant
en France depuis quelques années.
Qui est donc cet homme qui oscille entre deux personnalités
: la superbe, flegmatique et dominatrice de l'habitué des palaces
; la nerveuse, impressionnable et veule du client des galetas ?
Dans le même temps, on découvre dans les toilettes du
train le cadavre d'un homme qui ressemble à s'y méprendre
à... Pietr Johannson ! Maigret confie alors à ses collègues
le soin de poursuivre la filature du Letton et se charge de l'enquête
sur la mort du mystérieux passager de L'Etoile-du-Nord.
Celle-ci le conduit à Fécamp où Pietr-Fédor
a une maison, mais aussi une belle jeune femme Berthe Swann
et deux enfants. Un troisième patronyme s'ajoute donc
à la panoplie de l'escroc : Olaf Swann.
Les événements s'accélèrent. Pietr-Fédor
échappe à la vigilance des policiers parisiens. La surveillance
mise en place autour de Mortimer-Levingston n'empêche pas l'intéressé
d'être abattu. Elle vaut aussi à Maigret de prendre une
balle dans les côtes et à Torrence une aiguille dans
le cur, qui le tue.
Après la mort de son inspecteur, Maigret fait de cette enquête
une affaire personnelle. En fouillant la chambre d'Anna Gorskine,
rue du Rois-de-Sicile, le commissaire comprend qu'il est en présence
de jumeaux, Pietr et Hans, deux frères que lie une relation
de maître à esclave, l'un vivant sous l'ascendant de
l'autre, depuis leur enfance à Pskov et leur jeunesse d'étudiants
à Tartu. Pietr traite Hans comme son factotum et abuse de ses
talents de faussaire. Il va même jusqu'à épouser
Berthe, alors fiancée à son frère, à se
faire aimer d'elle et à lui faire deux enfants. Ayant perdu
celle en qui il voyait sa raison de vivre, Hans vit avec Anna, qui
jamais ne remplacera la blonde Berthe.
Après une longue traque, Maigret coince le fuyard au bout de
la jetée du port de Fécamp. C'est Hans Johannson. L'homme
est au bout du rouleau et fait au commissaire une douloureuse confession
au cours de laquelle tout son passé lui remonte à la
gorge. Poussé à bout par Pietr, Hans l'a tué
dans le train qui les conduisait de Bruxelles à Paris. Il voulait
ensuite prendre sa place dans les négociations qui devaient
faire de Mortimer-Levingston le banquier d'un réseau d'escrocs
que Pietr s'attachait à mettre sur pied.
Sous les yeux de Maigret un Maigret consentant
et avec
le propre revolver du commissaire Hans, désespéré
et certain d'avoir tout perdu, se tire une balle dans la bouche et
met fin à sa dramatique existence. Quant au meurtre de Mortimer-Levingston,
c'est Anna Gorskine qui l'a commis, par amour : elle voulait se débarrasser
d'un gêneur. En effet, les nouvelles fonctions de Hans
auprès de l'Américain n'allaient-elles pas nécessairement
l'éloigner d'elle ?
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