Décès de Christian Simenon en Indochine, dans
la Légion étrangère, à l'âge
de 41 ans. « C'est dommage, Georges, que ce soit Christian
qui soit mort » , lui dira sa mère.
Lettre
à mon juge est un nouveau best-seller
(470'000 exemplaires en français).
1949
Le 10 janvier, mort à Liège de Joseph André,
le second mari d'Henriette Brüll. La mère de
Simenon est donc veuve pour la deuxième fois.
Le 19 juillet, en sa dernière séance avant
dissolution, le Comité d'épuration des gens
de lettres condamne Simenon, coupable de trop de succès
littéraires et cinématographiques sous l'Occupation,
en le frappant pour une durée de deux ans «
de la totalité des interdictions temporaires prévues
par l'article 3 de l'ordonnance du 30 mai 1945 ».
Mais l'affaire est plaidable. Simenon, convaincu de sa bonne
foi pleine et entière, rédige à l'intention
de son avocat un plaidoyer long de cinq pages. Et finalement
les choses s'arrangent, grâce à Me Maurice
Garçon.
Le 29 septembre, à Tucson (Arizona), naissance de
Jean Denis Chrétien Simenon, dit Johnny, fils de
Georges et de Denyse Ouimet. Son parrain est Jean Renoir
; sa marraine Mme de R., de Tucson, l'épouse du
comte
jardinier (dans son uvre, Simenon ne la mentionne
pas sous son patronyme complet : il se limite à l'initiale
« R. », pour elle comme pour son mari).
Avec
Maigret
chez le coroner, Simenon atteint son plus gros
tirage en langue française (610'000 exemplaires).
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Denyse
Ouimet.
Photo non signée et non datée (Fonds
Simenon, Liège, Belgique).
In Simenon, de Pierre Assouline (Paris, Julliard,
1992). |
Simenon obtient le divorce d'avec Régine Renchon
(21 juin) et se remarie le lendemain avec Denise Ouimet.
Le 8 décembre, il refuse la naturalisation américaine.
Thomas Narcejac est l'auteur du premier essai consacré
à l'uvre de Simenon (
Le cas Simenon
- Paris, Presses de la Cité).
Du 6 juillet 1950 au 9 mars 1955, soit presque cinq ans,
Simenon réalise un véritable record de productivité
en écrivant 26 romans.
1952
Le 18 avril, lors d'une réception officielle au 36,
quai des Orfèvres, siège de la P.J., Simenon
reçoit solennellement une plaque de commissaire n°
0000 au nom de « Maigret » . Et pour marquer
notablement cette journée, le fameux
Bal anthropométrique
de 1931 est ensuite reconstitué rue Vavin.
Simenon se voit remettre le prix du Quai des Orfèvres
(29 avril), puis il est reçu à l'Académie
royale de langue et de littérature françaises
(10 mai), et enfin élu président des Mystery
Writers of America (4 décembre).
1953 (23 février)
Naissance, à Sharon (Lakeville, Connecticut), de
Marie Georges Simenon, dite Marie-Jo, fille de Georges et
de Denyse. Son parrain est son frère aîné
Marc ; sa marraine Jacqueline Pagnol.
Simenon fait la connaissance de Gilbert Sigaux, qui deviendra
son exégète et son ami.
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Simenon
en 1955.
Photo : Grooteclaes (Fonds Simenon, Liège,
Belgique).
In Simenon, de Stanley Eskin (Paris, Presses
de la Cité, 1990). |
Création, au théâtre des Champs-Elysées
à Paris, du ballet
La Chambre, chorégraphie
de Laurent Petit sur un argument de Georges Simenon et une
musique de Georges Auric (décors de Bernard Buffet).
1957 (juillet)
Simenon s'installe définitivement en Suisse, à
Echandens près de Lausanne (dans les romans : Noland,
Vaud).
1958
(novembre) |
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Simenon prononce à Bruxelles une importante conférence
intitulée
Le
roman de l'homme, à l'occasion de
l'Exposition internationale. La même conférence
est ensuite donnée à Charleroi et à
Liège.
1959 (26 mai)
Naissance, à Lausanne, de Pierre Nicolas Chrétien
Simenon, fils de Georges et de Denyse. Son parrain est son
frère Johnny ; sa marraine Juliette Achard.
1960
Au début de l'année, Simenon suit à
Genève, les débats judiciaires de l'affaire
Jaccoud.
Le 3 mars, sur la demande de Roger Stéphane, Simenon
enregistre pour la télévision française
un
Portrait
souvenir d'Honoré de Balzac, dont
la préparation lui a demandé un mois de travail.
En octobre, Simenon reçoit le Grand Prix septennal
de la Province de Liège, dont il offre le montant
(70'000 francs) aux
gosses de Bavière.
Au cours d'un de ses voyages à Milan, Simenon demande
à la secrétaire d'Arnoldo Mondadori, son éditeur
italien, de chercher une femme de chambre pour Denyse. C'est
ainsi que le 14 décembre, Teresa Sburelin entrera
au service de la famille. Elle deviendra plus tard la compagne
des dernières années de Simenon.
En juin, Denyse Simenon-Ouimet, qui connaissait des problème
d'alcoolisme et de dépression nerveuse depuis mai
1960, entre en cure de désintoxication dans une institution
hospitalière de Prangins (Vaud).
1963 (19 décembre)
Simenon s'installe au domaine d'Epalinges, à quelques
kilomètres de Lausanne, dans une gigantesque demeure
bâtie d'après ses plans.
Une statue de Maigret, créée par Pieter d'Hondt,
sur commande de l'éditeur hollandais Aps Bruna, est
inaugurée à Delfzijl où - selon la
légende racontée par Simenon lui-même
- fut écrit en septembre 1929 le premier Maigret,
Pietr-le-Letton.
L'auteur y est entouré de quatorze éditeurs
du monde entier et d'acteurs ayant incarné le célèbre
commissaire à la télévision (Rupert
Davies, anglais ; Heinz Ruhmann, allemand ; Gino Cervi,
italien ; et Jan Teulings, néerlandais).
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Inauguration
de la statue de Maigret à Delfzijl, en 1966.
(Sergio del Grande, Epoca).
In Georges Simenon,
d'Alain Bertrand
(Lyon, La Manufacture,
1988).
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Début de la publication,
chez Rencontre (Lausanne), des uvres
complètes de Simenon éditées
par Gilbert Sigaux (72 volumes, jusqu'en 1973).
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Simenon
en 1968.
Photo : Horst Tappe (Fonds Simenon, Liège,
Belgique).
In Simenon, de Stanley Eskin (Paris, Presses
de la Cité, 1990). |
1970
Le 18 novembre, Henriette Brüll,
la mère de Simenon, entre à l'hôpital
de Bavière à Liège, où le petit
Georges, alors enfant de chur, allait servir la messe
tous les matins.
Dans Lettre
à ma mère (1974), Simenon raconte
qu'il a assisté jour par jour à son agonie.
Sur son lit de mort, alors qu'il s'apprête à
l'embrasser, elle lui demande comme si c'était la
chose la plus naturelle du monde :
- Pourquoi es-tu venu, Georges ?
Elle décède le 8 décembre, à
l'âge de 90 ans.
1971 (janvier)
Simenon est élu membre de
l'American Academy of Arts and Letters.
En février, Simenon
écrit
Maigret
et M. Charles, sans se douter qu'il s'agit de
son ultime « Maigret » et son tout dernier roman.
En effet, le 12 septembre, il veut commencer son 213e roman,
Victor,
en établit
l'enveloppe jaune comme à
l'accoutumée, puis l'abandonne et prend la décision
de cesser d'écrire des fictions.
A fin octobre, Simenon quitte sa vaste demeure d'Epalinges
et s'installe à Lausanne (au 8e étage d'une
tour sise 155, avenue de Cour) avec Térésa,
sa dernière compagne.
1973
Le 5 février, au consulat de Belgique, Simenon fait
remplacer sur son passeport la mention
romancier
par celle de
sans profession.
Le 7 février, le quotidien « 24 heures-Feuille
d'avis de Lausanne » publie une interview d'Henri-Charles
Tauxe où Simenon explique pourquoi il a pris la décision
de cesser d'écrire.
Le 13 février, pour son 70e anniversaire, Simenon
s'offre un petit magnétophone. Il va dès lors
dicter
Un
homme comme un autre, la première de
ses 21
Dictées.
1974
Toujours à Lausanne et tout en conservant son appartement
de la tour dominant l'avenue de Cour, Simenon s'installe
définitivement dans une
petite maison rose
au 12, de l'avenue des Figuiers. Il s'agit de sa trente-troisième
et dernière maison (c'est de loin celle où
il aura séjourné le plus longtemps : quinze
ans et demi).
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Médaille
de bronze à l'effigie de Simenon.
Diamètre : 55 mm. (collection privée).
Médaille non signée, réalisée
au cours des années 1970 pour un Cercle du
bibliophile au sujet duquel aucune information ne
circule et qui aurait édité Simenon
en Suisse. La médaille aurait alors été
offerte aux souscripteurs.
Deux maisons ont publié Simenon en Suisse
: Les Editions Rencontre à Lausanne (uvres
complètes, entre 1967 et 1973) et les Editions
Famot à Genève (collection «
Les Grands Maîtres du roman policier »,
au début des années 1970 ; les exemplaires
de ladite collection « sont réservés
par François Beauval à ses amis bibliophiles
»...).
Ces médailles ont cependant été
retirées du commerce à la demande
de l'auteur, qui se serait opposé à
leur diffusion parce que le portrait n'était
pas ressemblant. On ignore bien sûr combien
de médailles ont été émises
et... distribuées !
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1975 |
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Dans un entretien avec Francis Lacassin (publié dans
« Le magazine littéraire » n° 107,
d'octobre 1975), Simenon déclare :
- Aucun progrès n'est possible tant qu'on ne change
pas les règles de vie. Par exemple, il y a une institution
désuète contre laquelle je lutterai tant que
je pourrai, c'est le mariage.
Le 15 mai à Paris, deux ans presque jour pour jour
avant son geste fatal, Marie-Jo, la fille de Simenon, tente
de se suicider aux barbituriques.
Le 8 juin, par acte notarial établi à Lausanne,
Simenon fait don de ses archives littéraires à
l'Université de Liège. Le 3 novembre marque
l'inauguration du Fonds Simenon, Centre d'études
Georges Simenon, placé sous la direction du professeur
Maurice Piron.
1977
En février, au cours d'une conversation avec Federico
Fellini parue dans « L'Express », à propos
de Casanova, Simenon déclare qu'il a lui-même
connu « dix mille femmes parmi lesquelles huit mille
prostituées ».
Le mardi 16 mai, Simenon reçoit un coup de fil de
sa fille Marie-Jo. Elle veut lui entendre dire qu'il l'aime.
Ce qu'il fait. Quatre jours plus tard, le 20 mai, Marc Simenon
apprend par téléphone à son père
la mort de Marie-Jo, la veille ou la nuit précédente.
Elle s'est tuée d'une balle en plein cur, à
l'âge de 25 ans.
Le 26 mai, incinération de Marie-Jo ; le lendemain,
ses cendres sont répandues par son père dans
le petit jardin des Figuiers, ainsi qu'elle le lui avait
demandé dans un message écrit le 18 mai. Les
lettres de Marie-Jo à son père son réunies
sous le titre le
Livre
de Marie-Jo (in
Mémoires
intimes ; Paris, Presses de la Cité,
1981).
Publication d'
Un oiseau pour le chat écrit
par Denyse Simenon-Ouimet. Simenon déclare le livre
« seulement bon pour les psychiatres ».
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Un
oiseau pour le chat,
de Denyse Simenon
(Paris, Jean-Claude Simoën, 1978).
L'ouvrage est en réalité rédigé
par quatre journalistes, à partir des bavardages
de Denyse Ouimet.
Maîtresse puis épouse de l'écrivain,
mère de trois de ses enfants, hôtesse
attentive protégeant l'écrivain et
ses rites, gérante de la fabuleuse «
usine Simenon », Denyse Ouimet a vécu
la douloureuse expérience d'être successivement
contestée, niée, puis rejetée
de tous les rôles qu'elle a tenu durant une
vie de voyages, d'aventures, de rencontres et de
travail.
Simenon estimait que l'ouvrage relevait de la psychiatrie,
mais tout n'est pas à jeter.
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Sim
enon dicte Destinées,
sa 21e et dernière dictée.
1980
De février à novembre,
Simenon rédige ses Mémoires
intimes, dans lesquels il livre tout de ses
trajectoires conjugale, familiale et littéraire.
C'est la plus volumineuse de ses uvres, celle surtout
qui lui tient le plus à cur. Il les rédige
à la main, chaque jour de quatorze à vingt
heures (en tout 686 feuillets manuscrits, écrits
très serrés).
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Simenon
en 1981.
Photo : R. Picard/A2 (Fonds Simenon, Liège,
Belgique).
In Simenon, de Stanley Eskin (Paris, Presses
de la Cité, 1990). |
1981
Sous le pseudonyme d'Odile Dessane,
Denyse Simenon-Ouimet publie Le phallus d'or,
un roman consacré à son célèbre
mari, même si elle suggère, en guise d'avertissement,
que « toute ressemblance avec un ou des personnages
ayant existé
[etc.] » .
Les Mémoires
intimes, le dernier livre que Simenon compte
publier de son vivant, sort de presse en octobre. Dès
le deuxième tirage (novembre), et à la suite
du jugement en date du 9 novembre du tribunal de grande
instance de Paris à la demande de Denyse Simenon-Ouimet,
quelques passages sont supprimés (31 lignes en
tout, dont 25 de Marie-Jo).
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Simenon et Teresa,
sa compagne (à Lausanne, dans la petite
maison rose).
Portrait non signé et non daté (Fonds
Simenon, Liège, Belgique).
In Simenon, de Pierre Assouline
(Paris, Julliard, 1992).
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A partir de mars, Simenon est désormais
muet.
Il ne reçoit plus que sa famille et de rares amis.
Sa vie quotidienne, dans la
petite maison rose de
l'avenue des Figuiers est toujours réglée
au métronome : correspondance, lecture des journaux,
promenades régulières plus ou moins longues
selon la saison.
1985
Mort de la première épouse de Simenon, Régine
Renchon, dite Tigy, à l'âge de 85 ans.
1986 (22 novembre)
Création à Bruxelles de l'association des
Amis de Georges Simenon, qui édite les
Cahiers
Simenon.
Les Presses de la Cité (Paris) commencent, sous le
titre
Tout
Simenon, la publication des uvres complètes
de Simenon (27 tomes dans la collection « Omnibus
», jusqu'en 1993).
1989
Le 4 septembre, à 3h30, Georges prend la main de
Teresa et s'éteint doucement à son domicile
lausannois : « Enfin, je vais dormir ». Dans
sa
petite maison rose, à l'âge de 86
ans, Simenon meurt comme il l'avait rêvé :
« vieux [
] et enfin apaisé. Innocent
comme un enfant de chur. »
Il est incinéré le 6 septembre. La nuit suivante,
tout comme il l'avait fait lui-même pour sa fille
onze ans plus tôt, Teresa disperse ses cendres sur
l'herbe du jardin, à l'ombre du grand cèdre.
Dans un télégramme en provenance de l'Elysée,
on relève cet hommage :
« Les livres de Georges Simenon resteront les compagnons
de générations de lecteurs de tous les continents.
Au confluent lui-même de plusieurs cultures, Georges
Simenon nous laisse une uvre qui est devenue patrimoine
collectif de l'humanité. »
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Simenon
et ses femmes.
Dessin de Michel Cabrol.
In « 813, les amis de la littérature
policière », n° 29 d'octobre 1989.
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Porte-clé
« Simenon » réalisé à
l'occasion de l'exposition consacrée à
l'écrivain belge par sa ville natale. |
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Telecard
« Simenon » émise à l'occasion
de l'exposition consacrée à l'écrivain
belge par sa ville natale. |
A l'initiave de l'association des
Amis de Georges Simenon, Les postes belge, française
et suisse émettent conjointement un timbre à
l'effigie de l'écrivain liégeois.
2003 (février)
La
Monnaie royale de Belgique émet, à
l'initiave de l'association des
Amis
de Georges Simenon, une pièce de 10 euros
à l'effigie de l'écrivain liégeois.
Cette pièce de collection est frappée à
50'000 exemplaires.
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Matière
: 925ème argent ;
Titre : 17,34 gr. ;
Diamètre : 33 mm. ;
Poids : 18,75 gr. ;
Graphisme : Luc Luycx ;
Distribution : février 2003.
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